Le rassemblement auquel avait appelé l’intersyndicale pour la matinée d’hier, devant le siège de la wilaya de Bouira, a été empêché et plusieurs arrestations ont été opérées parmi les centaines de syndicalistes venus des quatre wilayas limitrophes à savoir Bordj Bou-Arreridj, Tizi-Ouzou, Béjaïa et Médéa. En effet, la ville de Bouira a été quadrillée depuis la première heure de la matinée d’hier par un nombre impressionnant de policiers en tenue et en civil dans le but de maintenir l’ordre et empêcher les syndicalistes en colère de manifester. Il était 10h, et au moment où les travaux de la première session ordinaire de l’APW de la wilaya de Bouira se déroulaient au siège de ladite wilaya, des centaines de syndicalistes tentaient de tenir un sit-in devant le même siège. Seulement le dispositif impressionnant des services de l’ordre, dont les forces antiémeutes stationnées aux alentours et sur l’esplanade du même siège, les en ont empêchés. Ici les arrestations ont commencé. Deux syndicalistes, qui tentaient de résister devant les hommes en bleu qui leur demandaient de quitter les lieux, se feront embarquer. Les centaines de manifestants, dont beaucoup de femmes et de jeunes filles ont été contraints alors de quitter les lieux et se diriger vers le siège de l’académie sis à un kilomètre environ du siège de la wilaya. Une marche sera alors improvisée par les syndicalistes en colère, laquelle marche a été encadrée par plusieurs dizaines de policiers en tenue et en civil. Arrivés devant le siège de l’académie les quelques syndicalistes ont tenté de forcer le portail principal du même siège. Ici encore les hommes du maintien de l’ordre ont procédé à une série d’arrestations. Selon quelques syndicalistes accostés sur les lieux de la manifestation, pas moins de dix de leurs camarades de combat ont été arrêtés. Le chargé de la communication du Cnapeste, Messaoud Boudiba, qui était présent lors de cette action de rue , «regrette l’empêchement de l’action de l’intersyndicale, qui, selon lui, organise des actions pacifiques». Et à lui de poursuivre : nous ne comprenons pas pourquoi tout cet acharnement contre les syndicats qui, pourtant, agissent dans la légalité». De son côté, le coordinateur du Cnes, Abdelmalek azzi, qui a aussi pris part à cette manifestation, dira «on a été vraiment surpris, voire choqués par l’attitude des services de sécurité de Bouira. Nous avons évité d’organiser la manifestation sur Alger justement pour éviter ce genre de répression, nous ne nous attendions pas à un tel accueil à Bouira qui est une petite ville tranquille». Notre interlocuteur termine par dénoncer haut et fort la répression des services de sécurité. Aux environs de midi, les manifestants se sont dispersés tout en menaçant de revenir à la charge dans les prochains jours par d’autres actions.
Omar Soualah