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Bilan de l’année 2019 : Les établissements de santé à Oran surchargés et sous-pression

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Des établissements de santé de la wilaya d’Oran ont connu en 2019 des difficultés dans la prise en charge de certaines maladies à cause de la surcharge et de la pression auxquelles ils ont fait face.

Les responsables de ces structures expliquent cette situation par la pression et la surcharge exercées par des patients affluant des différentes régions de l’ouest et du sud-ouest du pays . Les raisons du grand «engouement» pour les soins dans les établissements de la capitale de l’Ouest, sont diverses : L’absence de service de certaines spécialités dans les régions concernées, les évacuations automatiques vers les hôpitaux d’Oran, ou parfois une simple préférence de la part des patients. Le service pédiatrique du Centre anti-cancer «Emir Abdelkader» de Messerghine a fait couler beaucoup d’encre, au cours du dernier trimestre de l’année 2019. Les problèmes liés à la qualité de la prise en charge des enfants et un manque de médicaments étaient pointés du doigt. Au niveau de la direction de l’établissement, ces problèmes s’expliquent par la grande surcharge que ce dernier connaît. «Nous réagissons à la pression. Nous n’avons pas le temps pour planifier», a-t-on indiqué. Sur l’ensemble du territoire national, il n’existe que trois services d’oncologie pédiatrique : À Alger, Oran, et Constantine. Le service du CAC d’Oran, avec une capacité de 80 lits, prend en charge des enfants de toute la région Ouest et Sud-Ouest. «Nous recevons même des malades du Centre et de l’est du pays «, a-t-on affirmé de même source. Il arrive que des enfants et leurs accompagnateurs parcourent de longues distances jusqu’à 1 000 km pour venir au CAC d’Oran. « Ceux qui viennent de l’extrême Sud, notamment, doivent souvent passer de longs séjours dans notre établissement car, ne pouvons pas effectuer constamment des va-et-vient avec tous les inconvenants qui en découlent. Cette situation est inconfortable aussi bien pour l’hôpital que pour le patient», a-t-on précisé. Praticiens et gestionnaires de l’établissement sont unanimes à considérer que la solution réside dans la création de services d’oncologie pédiatriques dans les différentes régions du pays pour répondre à la demande et faire face à cette pathologie touchant de plus en plus d’enfants.

Des évacuations automatiques vers l’EHU
La pression et la surcharge sont vécues au quotidien aux Urgences médicales et chirurgicales de l’EHU d’ Oran devant le nombre grandissant des évacuations des malades et des blessés. Parmi les 9 192 malades admis aux UMC entre janvier et novembre 2019, quelque 3 050 ont été évacués à partir de 19 wilayas, soit un taux de 30%, précise la chargée de la communication de cet établissement, Hayet Missoum. Pour le directeur de l’EHU, le Dr Mohamed Mansouri, il s’agit pour la plupart d’ «évacuations automatiques» qui «pouvaient très bien être prises en charge dans les wilaya de résidence des patients». «On évacue à l’EHU d’Oran de simples cas d’appendicite ou d’occlusions intestinales», a-t-il fustigé, expliquant qu’ «il ne s’agit nullement de la vocation de l’EHU d’Oran, conçu pour développer des nouvelles techniques. Il explique que L’EHU «est sensé prendre des urgences de catégorie 4 qu’il n’est pas possible de prendre en charge ailleurs. Toutefois, on évacue souvent des urgences basiques de catégorie une que même un établissement publique hospitalier peut régler». Pour ce responsable, les établissements des différentes wilayas de l’Ouest et Sud-Ouest, et même ceux d’Oran, prennent en charge les malades qui relèvent de leurs compétences géographiques. Pour leur part, les malades du Sida de la région préfèrent se soigner à Oran malgré l’existence de trois autres centres de référence (Sidi Bel Abbès, Tlemcen et Béchar). L’»engouement» a été tel au point d’avoir créé une pénurie de médicaments au dernier trimestre 2019. Le service des maladies infectieuses du CHU d’Oran prend en charge près de 4 000 malades de toute la région ouest et sud-ouest du pays. «900 seulement sont issus de la wilaya d’Oran, soit 22.5%», a indiqué le directeur du CHU, Hadj Boutouaf. Parmi les malades, figurent ceux qui préfèrent se soigner à Oran, loin de leurs villes de résidence pour des considérations liées à l’anonymat qu’assure cet éloignement.
Certains malades sont suivis au niveau du centre d’Oran bien avant la création des autres centres de référence et éprouvent du mal à changer leurs médecins traitants. D’autres ignorent tout simplement l’existence des autres centres, a-t-on expliqué. La redynamisation des autres centres de références ou l’attribution d’un budget supplémentaire au service des maladies infectieuses du CHU d’Oran seraient les deux solutions proposées par le DSP local pour une meilleure gestion des stocks des médicaments de manière à éviter les pénuries et les ruptures de stocks. Le directeur du CHU a estimé que la nouvelle loi sanitaire, dont l’entrée en vigueur est liée à la promulgation des textes d’application, est en mesure de régler ces problèmes avec des dispositions visant à équilibrer la carte sanitaire et mettre chaque établissement devant ses responsabilités et ses missions.

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