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Béchar : les habitants de Hay Manouga occupent la rue depuis une semaine

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Les habitants de Hay Manouga occupent la rue depuis une semaine, en signe de protestation contre le manque de considération affiché à leur égard par les autorités lors de la dernière averse qui a complètement inondé leur quartier le 24 août dernier. Ils ont fermé les routes servant d’accès à leur quartier des côtés est et sud à l’aide de pierres, de troncs d’arbres et d’objets hétéroclites. Ils ont planté une tente en plein centre du quartier et accroché des banderoles sur lesquelles ils ont écrit « Stop ! Nous en avons marre des inondations, de la marginalisation et du manque de considération », « Quartier des sinistrés, jusqu’à quand la marginalisation et le manque de considération ? ». Les habitants de ce quartier inondable à chaque averse se plaignent du fait qu’aucune mesure visant l’amélioration de leur cadre de vie n’a été entreprise depuis les grandes inondations enregistrées à Béchar en octobre 2008. Les avaloirs d’eaux pluviales n’ont pas été construits, le réseau d’évacuation des eaux usées n’a pas fait l’objet d’extension, les rues n’ont pas été goudronnées et les trottoirs sont inexistants, diront-ils à la presse par le biais de laquelle ils entendrent faire parvenir leurs doléances aux hauts responsables. Ce qui a fait sortir de leur silence les habitants de ce quartier de nature paisible est le fait qu’aucun responsable ne s’est donné la peine de venir s’enquérir de ce qui leur est arrivé. Ils reprocheront au wali de Béchar de ne pas s’inquiéter sur leur sort, alors qu’on est à quelques jours du mois d’octobre, connu dans la région comme étant le mois où de fortes précipitations transforment la ville de Béchar en Venise du Sahara, comme nous l’avons écrit dans notre article du 27 août dernier. Pour conclure, les habitants de Hay Manouga exhorteront les hauts responsables du pays, et à leur tête le Premier ministre, à envoyer une commission pour enquêter sur le retard enregistré dans le domaine du développement durable dans la wilaya de Béchar.Pour rappel, le mercredi 24 août, il a suffit, d’une première averse saisonnière pour que la ville s’inonde. En moins d’un quart d’heure Béchar est devenue la Venise du Sahara. Les eaux de pluies ont aggravé les difficultés de déplacement en ralentissant le trafic automobile entre d’immenses nids-de-poule gorgés d’eau, des dos-d’âne dressés avec démesures et des tranchées des perpétuels travaux de réfection du réseau d’alimentation en eau potable. L’absence d’avaloirs d’eaux pluviales a transformé de nombreux boulevards en grosses nappes d’eau. L’état des rues touchées par les travaux de rénovation du réseau de l’AEP a provoqué de fortes perturbations de la circulation routière au niveau des différents quartiers populeux de Débdaba. Les tas de sable extraits des fosses ont été charriés vers les regards du réseau d’assainissement et les ont bouchés. A Hay Manouga, les eaux sont montées à plus de 50 cm dans les ruelles de ce quartier situé en plein centre de Debdaba. Les maisons ont été submergées. Faute de trouver où aller les eaux ont transformé les ruelles en ruisseaux et sont entrées à l’intérieur des habitations. Des citoyens, tout âge confondu, se sont attelés à vider l’eau de l’intérieur de leurs habitations qui avec un seau, qui avec une bassine. Une mère de famille dira que c’est pareil depuis 1972, date à laquelle elle a habité cette maison. A chaque fois qu’il pleut, c’est l’inondation. Un quinquagénaire se demandera où sont ces élus de l’APW qui sont en fin de mandat sans avoir concrétisé le projet de construction d’avaloirs d’eaux pluviales. Certains hommes courent avec une pioche à la main à la recherche de regards d’égout pour leur enlever le couvercle dans des rues où la hauteur des eaux atteint les genoux. Au centre-ville, c’est pareil. L’avenue passant près de la cinémathèque s’est transformée en lac. Les citoyens rencontrés sur place déploreront le fait qu’on n’ait jamais pensé à prévoir d’avaloirs adéquats construits sur étude au niveau des artères de la ville. L’un d’entre eux dira à l’intention des responsables que rien ne sert de courir, il faut partir à point. Preuve en est que l’amélioration du cadre de vie du citoyen ne constitue pas le moindre de leurs soucis. Au lieu de créer des cellules de crise en pareil moment, il vaut mieux lancer des travaux de réalisation des avaloirs d’eaux pluviales pour éviter que pareille catastrophe ne se répète.
Messaoud Ahmed

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