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BÂTIR L’ALGÉRIE NOUVELLE SUR LA BASE DE LA NOUVELLE CONSTITUTION : Près de 70 associations appuient le processus

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Après les partis politiques fédérés autour de « l’initiative des forces nationales de réforme » visant à donner un nouveau souffle à la vie politique dans le pays, c’est à la société civile de lancer, hier, une initiative avec un mot d’ordre similaire : donner une nouvelle dynamique au mouvement associatif.

En effet, les représentants de près 70 associations, et aussi des acteurs et personnalités peu ou prou connues dans ce domaine, ont lancé l’initiative intitulée « la Nouvelle Voie », lors d’une réunion organisée avant-hier et hier à l’hôtel El-Djazaïr, à Alger. Tout en estimant que l’Algérie franchira un pas décisif vers une « réelle démocratie participative » si les Algériens adoubent la nouvelle Constitution le 1er novembre prochain, les participants ont insisté sur le fait qu’ils sont « indépendants » et leur démarche « ne répond à aucun agenda préalable » de quelque partie que ce soit. « L’idée a été initiée par certains, s’en est suivi des contacts, pour aboutir à cette rencontre », a expliqué, hier, Ben Djelloul Abdelouahab, ancien syndicaliste et activiste associatif, premier intervenant pour donner le coup d’envoi de ces travaux.
« Cette initiative est lancée par des personnes aux bonnes intentions. Nous en avons jugé qu’il est temps pour la lancer car l’Algérie traverse une période très sensible. Les Algériens sont sortis le 22 février 2019 pour revendiquer une Algérie nouvelle, un État de droit et d’égalité, tel que souhaité par nos valeureux chouhada », a-t-il poursuivi. « Il y a ici parmi nous des hirakistes, des syndicalistes, des cadres, des militants politiques et acteurs associatifs. Nous voulons tous partager nos visions et s’asseoir autour de la même table », a-t-il souligné. « Pourquoi nous sommes aujourd’hui ici ? Parce que nous sommes en parfaite cohésion avec les revendications du Mouvement populaire qui aspire à un véritable changement. Et le changement nécessite une base sociale traduisant les différentes interactions du peuple algérien », a abondé, pour sa part, Nouredine Benbraham, ancien commandant des Scouts musulmans algériens. Estimant que toutes les composantes de la société doivent adhérer à l’effort de bâtir la nouvelle Algérie, il a mis en garde contre cette saignée des jeunes algériens, dont de hauts diplômés et cadres, du fait des phénomènes de l’immigration légale et illégale, s’interrogeant : « alors comment allons-nous bâtir une réelle démocratie sans cette élite ». « Les jeunes d’aujourd’hui s’en foutent tellement de la politique. Dans leur tête, il n’y a qu’une chose : comment quitter ce pays et garantir un bon avenir sous d’autres cieux. D’ailleurs les infos relayées dans la presse ces jours-ci nous renseignent sur cette réalité. J’étais choqué quand j’ai appris qu’un cadre dans une grande société du pays, dans laquelle rêvent de travailler tous les Algériens, est parti dans une embarcation de Harga », a-t-il fait observer.

Réhabiliter les jeunes dans l’activité politique
Il appelle ainsi à « renouer les jeunes algériens avec la chose politique et leur redonner espoir dans la construction d’un avenir meilleur », et aussi d’exploiter, par les associations, la sphère des TIC et des réseaux sociaux pour convaincre les jeunes de s’engager dans le fait politique et l’amélioration de leur milieu de vie. « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres », c’est avec cette citation d’Antonio Gramsci qu’Ibtissam Hamlaoui a commencé pour mettre en garde contre les conséquences du « marasme » et « la stagnation de la vie politique et associative » dans le pays. « Notre réunion aujourd’hui vise à créer un espace rassemblant tous les acteurs nationaux. Conformément à un processus démocratique, cette rencontre aspire à renforcer la pratique démocratique suivant une approche verticale et horizontale », a-t-elle souligné.
Moundir Bouden, président de l’UNEA (Union générale des étudiants algériens), a fait savoir que les travaux de préparation de la rencontre d’hier ont été commencés la veille, c’est-à-dire vendredi, jusqu’à tard le soir. Les travaux ont été répartis sur 5 ateliers : la réforme politique, la réforme de l’économie, la réforme de la société civile, la réforme jurisprudentielle et constitutionnelle et la réforme culturelle. Le rapporteur de l’atelier de la réforme jurisprudentielle et constitutionnelle a indiqué que le rôle de l’initiative de « la Nouvelle voie » est d’« accompagner l’Algérie nouvelle qui s’apprête à adopter une nouvelle Constitution ».
« Si le peuple vote “oui”, le renouvellement des assemblées élues interviendra dans un délai maximum d’une année après sa publication dans le Journal officiel, alors que pour les textes de loi, les délais doivent arriver dans une période raisonnable », a-t-il décortiqué. « Si le peuple n’approuve pas la nouvelle Constitution, cela signifie le maintien en vigueur de la Constitution actuelle, le Président étant interdit ensuite de procéder à un autre amendement de la Constitution durant le même mandat législatif. Alors, comment travaillerons-nous sur l’Algérie nouvelle avec la même Constitution du système déchu ? », a-t-il fait constater.
Hamid Mecheri

Moins de respect des mesures sanitaires
Lors du déroulement de la conférence de  l’initiative dite « la Nouvelle voie », regroupant près d’une centaine d’associations et acteurs associatifs, le relâchement dans le respect des mesures sanitaires Covid-19 a été largement constaté. Aucun respect de la distanciation sociale notamment; la salle qui a abrité la réunion, hier, s’est avérée exiguë pour contenir tout le monde, vu le nombre important des participants. Ainsi, chaque participant se colle à l’autre, alors que d’autres ont mal mis leurs bavettes voire carrément enlevées. Il est vrai que la direction de l’hôtel El-Djazaïr en porte une partie de la responsabilité.
H. M.

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