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ATTITUDE DU WALI DE MOSTAGANEM FACE À SES CONCITOYENS : Quand service public et mépris font bon ménage

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Lorsqu’on représente l’État, on est censé considérer et respecter la mission publique dont on est chargé, et non pas répondre au gré des humeurs. En d’autres termes, porter le chapeau d’un commis de l’État entend répondre d’une responsabilité de service public envers ses concitoyens, loin de tout abus de fonction ou d’autorité. À toutes ces sacro-saintes règles, le wali de Mostaganem ne semble point s’en accommoder.

Ainsi, Abdessamie Saïdoun, puisque c’est de lui qu’il s’agisse, et par-delà toute la mission d’un wali, s’est montré d’une attitude loin d’honorer le poste qu’il occupe. Au lieu d’écouter attentivement les citoyens qui s’en sont remis à lui, lors d’une visite de terrain qu’il a faite jeudi dernier, le wali de Mostaganem a cédé à son tempérament. De plus, cette attitude arrogante ne semble point être un coup de colère passager de sa part. Puisque, avec le même dédain dans les propos, il sévit contre trois de ses concitoyens qui n’ont de tort que celui d’avoir réclamé ce que l’État leur consacre comme droit élémentaire.
Dans une vidéo qui reprend ses propos humiliants, pour peu dire, voire à la limite de l’insulte, le wali, s’est rendu responsable d’un comportement déconcertant. Alors qu’il s’apprêtait à monter dans son véhicule pour quitter les lieux, un homme, vieux de son état, l’interpelle au sujet d’une demande de logement dont le dossier traine depuis 1994. La réponse du wali était aussi laconique, tranchante que sèche : « Vas voir ça avec la commission de… ! », lui répond-il avant qu’un autre, une femme, ne le relance sur une même préoccupation, voire pire. «Sidi El Wali (Mr le wali), je risque une expulsion de mon logement  et je n’ai plus où aller ! » Abdessamie Saïdoun tourne la tête vers elle et lui demande la nature de son habitation. Et à elle de répondre qu’elle est logée chez un particulier bienfaiteur, mais qui serait contraint, semble-t-il de la faire déloger. La réponse du wali est aussi ahurissante pour l’opinion que choquante pour la personne à laquelle il réserve sa réponse. « Debbri rassek (Débrouille-toi !) », assène crûment l’administrateur à l’administré.
En effet, au moment où il est attendu des walis d’être au plus près des préoccupations des citoyens, d’intensifier les visites de terrain et le travail de proximité, d’aller à la rencontre des citoyens pour écouter leur préoccupations, d’autant plus que ce sont là des instructions découlant des résolutions de la dernière rencontre Gouvernement-Walis, Abdessamie Saïdoun, non seulement il fait fi des instructions, mais plus, il s’adonne volontiers à des propos offensants à l’égard des citoyens.
Pas seulement, et comme pour relever une autre « prouesse », le même wali s’en prend à une autre personne, un salarié, titulaire du diplôme d’ingénieur, selon un témoignage qu’il a livré plus tard, où il a expliqué le mauvais quart d’heure qu’il a passé devant le « Premier magistrat » de Mostaganem. Habillé d’une veste teintée du vert militaire de l’ANP, le jeune citoyen a subi une humiliation devant un parterre de responsables et autres témoins de la scène. « Tu t’habilles d’une veste militaire et tu crois pouvoir discuter avec moi ? Aya roh », a réservé comme réponse le wali, qui ordonne au jeune en face de lui de quitter les lieux.
C’est dire que ce commis de l’État manque gravement à la mission de service public dont il est chargé lorsqu’encore il s’est rendu coupable d’une attitude méprisante envers les citoyens de la wilaya de Mostaganem.
Farid Guellil

Le rappel à l’ordre du ministre de l’Intérieur
Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Kamel Beldjoud, a pris acte de l’attitude pour le moins méprisante du wali de Mostaganem, dont les propos tenus envers ses concitoyens ont suscité une vague d’indignation auprès de l’opinion. Étant interpellé par l’attitude incommodante du wali de Mostaganem, le ministre de l’Intérieur a exprimé, hier, dans un communiqué repris par l’APS, son « refus et sa désapprobation totale de toute attitude susceptible d’attenter à la dignité du citoyen émanant des agents de l’État qui sont commis pour être à son service et à veiller sur ses affaires. » À ce titre, le ministre rappelle le programme et les instructions du président Tebboune auxquels le wali a gravement manqué. Beldjoud a fait savoir que « le droit des citoyens à exposer leurs doléances est garanti par des cadres durables de communication de proximité avec la population». Enfin, Beldjoud a rappelé au wali de Mostaganem que « le renforcement des passerelles de confiance entre le citoyen et l’État exige des responsables et des cadres locaux le respect mutuel et la sagesse».
F. G.

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