L’attaque contre des camionneurs algériens à Gao, au Mali, a été attribuée par des habitants de cette ville aux bandes criminelles qui activent dans la région, a indiqué samedi un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger.
Selon la même source, cet acte criminel, non revendiqué, qui a fait trois blessés, dont un grièvement, a été commis par un groupe armé composé de quatre individus circulant à motos. Le communiqué du ministère ajoute que les trois blessés ont été évacués sur l’hôpital de Gao, où ils ont été pris en charge. Un est déjà sorti de l’hôpital alors que les deux autres sont maintenus sous contrôle médical. Aucun pronostic vital n’est engagé, a fait savoir le ministère, se référant aux informations disponibles. « L’ambassade d’Algérie à Bamako suit de près la situation de ces ressortissants », a souligné le communiqué qui a précisé les circonstances de cette attaque : elle a eu lieu aux abords de la ville de Gao, à deux heures du matin dans la nuit du 8 juillet, dans un campement utilisé par les camionneurs pour se reposer. « Les assaillants avaient réclamé de l’argent. N’ayant pas obtenu gain de cause, ils ont recouru à l’utilisation de leurs armes à feu, des kalachnikovs selon les camionneurs », selon la même source. C’est donc un acte de banditisme. L’information a d’ailleurs été présentée comme un fait divers par plusieurs médias locaux. Le communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a fait savoir que « le convoi est composé de sept camions avec sept chauffeurs engagés par une société algérienne dans des activités de transport de marchandises entre les deux pays». Au Mali, les observateurs ont noté la multiplication des braquages à main armée dans le Nord, notamment à Gao. Il est évident qu’il existe une volonté de maintenir cette zone frontalière avec l’Algérie, dans un climat de terreur en y instaurant l’insécurité et la peur pour empêcher tout retour à une vie normale, une vie sereine, propice à l’activité économique et commerciale. L’attaque contre les camionneurs algériens sert les intérêts des forces hostiles à l’Algérie, qui voient mal le regain d’activité des opérateurs algériens en Afrique et plus particulièrement dans les pays limitrophes et proches. Le développement économique et social dans les pays du Sahel, notamment au Mali, et spécialement dans sa région nord, est le principal remède aux situations de tensions entretenues par la connexion des réseaux mafieux, drogue, trafic d’armes, passeurs de migrants irréguliers, terrorisme… Toutefois, il est très probable que cet évènement tragique survenu à Gao, dont ont été victimes des Algériens transporteurs de marchandises, pousse les autres transporteurs et, plus généralement, les opérateurs économiques à s’abstenir de toute activité dans la région. Il ne fait pas de doute que les autorités maliennes feront tout pour sécuriser cette région. Certes, l’activité terroriste qui se poursuit crée un environnement favorable au banditisme, mais les perspectives s’annoncent plutôt favorables à un retour à la stabilité au Mali. Il y a quelques jours, le 61e sommet ordinaire des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao), tenu dans la capitale ghanéenne Accra, a décidé de lever les sanctions économiques et financières imposées au Mali, au lendemain de l’annonce par les autorités de transition maliennes d’un nouveau calendrier électoral. Les hauts responsables algériens ont eu à réaffirmer à plusieurs reprises que toute atteinte aux intérêts, à la sécurité et la stabilité du Mali touche, dans le même temps, les intérêts, la sécurité et la stabilité de l’Algérie. Au début de cette année, le Président Abdelmadjid Tebboune a affirmé au ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, porteur d’un message du Président de la transition au Mali, Assimi Goïta, « la disponibilité permanente de l’Algérie d’accompagner les frères maliens dans le rétablissement de la sécurité et la paix et le soutien du processus démocratique »
M’hamed Rebah