Présidée par le président d’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, la première réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 a été ouverte jeudi après-midi à Johannesburg, avec la participation du ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf.
La cérémonie d’ouverture a été marquée par le discours du président sud-africain qui a appelé à ce que le multilatéralisme et le droit international restent les « piliers » de l’ordre mondial. « Il est essentiel que les principes de la charte des Nations unies, le multilatéralisme et le droit international restent au centre de tous nos efforts, ils doivent être le ciment nous unissant », a-t-il affirmé avant de citer les guerres au Proche orient et en République démocratique du Congo. « Les tensions géopolitiques, la montée de l’intolérance, les conflits et les guerres, le changement climatique, les pandémies et l’insécurité énergétique et alimentaire menacent une coexistence mondiale déjà fragile », a averti le chef de l’exécutif en Afrique du Sud, devenue le premier pays du continent à présider le G20.
Dans une allocution prononcée à cette occasion, au cours de sa deuxième séance consacrée à l’examen de la situation géopolitique mondiale, Ahmed Attaf a indiqué que l’Algérie « est animée par une conviction profonde que le droit international, le multilatéralisme et les Nations unies sont les acquis les plus précieux réalisés par l’humanité au cours des huit dernières décennies, car étant des symboles de la civilisation qui ont vaincu le chaos, l’anarchie et l’absence de droit ». « Les périodes de grandes turbulences exigent une direction compétente, et nous sommes pleinement convaincus que l’Afrique du Sud remplit entièrement cette condition, et qu’elle contribuera de manière significative à relever les défis croissants auxquels notre monde est confronté aujourd’hui », a-t-il relevé. Le ministre des Affaires étrangères a également exprimé l’inquiétude de l’Algérie « face à la tendance croissante à imposer la force au détriment du droit et à perpétuer les situations d’injustice flagrante en Palestine, au Sahara occidental et dans de nombreuses régions du monde, notamment en Afrique ».
Par la voix de Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, la Russie a appelé les pays du G20 à former un front uni contre le néonazisme. Il est temps pour l’Occident de commencer à construire des relations internationales fondées sur le respect mutuel, a-t-il affirmé. De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, a déclaré que la Chine soutient l’indépendance des pays africains et s’oppose à toute forme d’ingérence extérieure dans leurs affaires intérieures. Fait notable, le secrétaire d’Etat américain est absent de cette réunion du G20.
Attaf – Lavrov : la convergence de vues réaffirmée
Ahmed Attaf est arrivé, mercredi à Johannesburg, chargé par le président Abdelmadjid Tebboune pour prendre part à cette réunion qui s’inscrit dans le cadre de la préparation du Sommet du G20, prévu au dernier trimestre de 2025. Un sommet auquel le président Tebboune a reçu une invitation pour prendre part à ses travaux, de son homologue le président Cyril Ramaphosa. Ahmed Attaf a participé, mercredi, à une réunion de coordination regroupant les pays africains invités aux travaux du G20 (Algérie, Nigeria, Éthiopie, Égypte ainsi que de l’Angola en sa qualité de président en exercice de l’UA. Attaf s’est entretenu, jeudi, avec le ministre russe des Affaires étrangères de la Russie, Sergueï Lavrov, sur les relations bilatérales et plusieurs dossiers politiques et questions régionales et internationales, en tête desquels les développements de la question palestinienne et de la situation dans la région sahélo-saharienne ». « Ils ont réaffirmé la convergence des positions des deux pays, fondées sur l’engagement envers les principes et les objectifs de la Charte des Nations unies », conclut le communiqué. Ahmed Attaf a eu, mercredi, des entretiens bilatéraux avec le ministre des Relations extérieures du Brésil, Mauro Vieira.
Alger renoue avec Madrid
Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a rencontré, hier, à Johannesburg, son homologue espagnol José Manuel Albares, et ce dans un contexte marqué, auparavant, par une période de tensions des relations entre les deux pays. Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, « En marge des travaux de la deuxième journée de la réunion ministérielle du G20, le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a tenu hier, à Johannesburg des discussions bilatérales avec le ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération du Royaume d’Espagne, José Manuel Albares Bueno. »
La même source précise qu’à cette occasion, « le ministre espagnol a renouvelé ses remerciements aux autorités algériennes pour leur contribution efficace à la libération du citoyen espagnol, Navarro Canada Joaquín, en janvier dernier. Il a également affirmé le soutien de son pays au rôle de l’Algérie dans le renforcement de la stabilité et la promotion du développement dans la région du Sahel. Les deux parties ont également examiné les moyens de donner un nouvel élan aux relations entre les deux pays, en renforçant la confiance mutuelle et en développant la coopération bilatérale. »
M’hamed Rebah
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