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ARRÊT TEMPORAIRE DU « NORTH STREAM 1 » : La crise du gaz s’installe en Europe

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Le gaz russe continue d’occuper le devant de l’actualité dans les pays européens confrontés au risque de pénurie de cette source d’énergie indispensable au fonctionnement de leurs économies et au confort de leurs populations. C’est le monde à l’envers, des médias européens parlent d’un embargo russe sur le gaz livré à l’Europe. Ils constatent que les exportations de gaz russe vers l’Europe sont en baisse constante depuis le début des sanctions décidées par les pays de l’OTAN contre la Russie. On s’attendait à ce que l’Union européenne, dans son escalade aveugle anti russe, déclare un embargo total sur le gaz en provenance de Russie, mais c’est le contraire que craignent les pays européens. Les médias ont rapporté le pronostic du ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, qui considère qu’une «coupure totale du gaz russe» est fort probable. Les craintes des dirigeants allemands à ce sujet sont encore plus fortes. Depuis hier, 11 juillet, jusqu’au 21 juillet, le « North Stream1 », principale voie d’approvisionnement en gaz russe vers l’Allemagne, est fermé pour effectuer des travaux de maintenance programmés. Cet arrêt temporaire du pompage de gaz de la Russie vers l’Europe a été annoncé au début de ce mois par Nord Stream, la société chargée de l’exploitation du gazoduc « North Stream1 » qui relie la Russie à l’Allemagne via le fond de la Baltique. Selon cette société, le calendrier et le plan de travail avaient été convenus à l’avance avec tous les partenaires et participants de la chaîne de transport (pompage) de gaz naturel. Heureusement pour les Allemands, ce n’est pas l’hiver car 50% des logements dans ce pays se chauffent au gaz. Et si le gazoduc ne redémarrait pas? Cette question taraude les plus pessimistes en Allemagne. La société énergétique italienne Eni a annoncé hier que les approvisionnements en gaz de Gazprom étaient à un niveau inférieur de 11 millions de mètres cubes à l’approvisionnement moyen de ces derniers jours. «Les sanctions contre la Russie causent beaucoup plus de dommages précisément aux pays qui les imposent», a déclaré le président russe Vladimir Poutine, le 8 juillet. Au Canada, les dirigeants ont compris la gravité de la situation et ont décidé d’autoriser la livraison d’équipements (turbines) à l’Allemagne, pour les travaux sur « North Stream-1 », rompant ainsi avec les  sanctions occidentales imposées à la Russie et provoquant la colère du régime ukrainien. L’impact sur la vie quotidienne des populations dans les pays européens tend à devenir insupportable. D’après l’agence chinoise d’informations, Xinhua, se référant à l’institut grec de la statistique (ELSTAT), le taux d’inflation annuel de la Grèce a atteint 12,1 % en juin, soit le taux le plus élevé dans le pays au cours des trente dernières années. Les prix du gaz naturel ont augmenté de 117,7 % en juin par rapport à la même période de 2021, tandis que les prix de l’électricité ont augmenté de 70,4 % et ceux du fioul domestique de 65,1 %, selon l’ELSTAT. La même source indique que l’indice des prix à la consommation (IPC) du Danemark a augmenté de 8,2% en glissement annuel en juin, le plus élevé depuis février 1983 où il était de 8,7%, selon les données actualisées publiées hier par Statistics Denmark qui précise que les denrées alimentaires, l’électricité, le carburant et le gaz ont connu les hausses de prix les plus importantes en juin, indique l’organisme.
Hier, les prix du gaz en Europe ont recommencé à augmenter, pour atteindre 1760 dollars par millier de mètres cubes, après avoir été négociés plus tôt dans la journée au niveau de 1600 dollars par millier de mètres cubes. Face au risque de rupture de l’approvisionnement des pays européens en gaz russe, la recherche de nouveaux fournisseurs fait courir les dirigeants européens dans tous les sens. Pour sa part, Sonatrach a reçu des demandes émanant de pays d’Europe de l’Est qui « sont à l’étude actuellement ». Les experts l’ont dit et répété: l’alternative immédiate au gaz russe ne peut être apportée par les autres pays producteurs de gaz. Les médias européens annoncent la reprise du service des centrales à charbon.
M’hamed Rebah

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