L’assassinat, avant-hier d’un adolescent par un autre adolescent à l’aide d’un couteau, relance la polémique autour de cette question devenue quotidienne. En effet, selon les statistiques relevées auprès des services de sécurité, le port d’armes blanches est devenu le hobby de nombreux jeunes qui n’hésitent pas à s’en servir pour des motifs souvent futiles. Déjà la dernière agression, selon des témoignages de parents de la victime, âgée de 18 ans et poursuivant ses études au lycée de L’Arba, était due à des raisons très simples, juste un malentendu entre les deux ados pour des futilités. L’un des deux a sorti un couteau, et en a asséné un coup violent à son adversaire, qui décéda sur place. Les exemples se comptent par milliers et les listes des victimes ne cessent de s’allonger en l’absence d’une vraie politique de répression, car, souvent, l’assassinat est classé dans la case de ‘coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner’ et le meurtrier écope de cinq années au maximum puis ressort comme si de rien n’était. Bien sûr, tous ceux qui ont été trouvés en possession d’armes blanches ont été arrêtés et placés en détention mais, dès qu’ils ressortent, ils reprennent leurs habitudes, comme si cela devait démontrer leur ‘redjla’ ou faire peur aux autres et le cycle recommence. Pire encore, et toujours selon les constatations des services de sécurité, la ‘mode’ est maintenant aux épées, artisanales et autres, et leur longueur est de plus en plus importante, jusqu’à atteindre plus de 80 cm, ce qui en fait une arme redoutable à plus d’un titre. C’est aussi un signe du changement de mentalité intervenu au sein de notre société qui fait que, pour un oui ou un non, les gens ‘dégainent’ leur arme et portent des coups, parfois mortels, à leurs antagonistes, un peu à la manière des films westerns de notre jeunesse. D’ailleurs au point où vont les choses, il y a de fortes craintes à ce que ce soit les armes à feu qui pourraient être utilisées pour régler les conflits entre les personnes. Même les policiers armés et dans l’exercice de leurs fonctions, ne sont pas à l’abri de pareilles agressions à l’arme blanche, et l’exemple de l’agent qui avait arrêté un chauffard en plein centre de Blida et qui reçut plusieurs coups à l’aide d’une épée ainsi que son collègue venu à sa rescousse, est assez édifiant. Si porter un couteau à cran d’arrêt ou autre est assez ‘normal’ pour les délinquants, de retrouver des armes blanches chez des étudiants et des élèves de collèges et même d’écoles primaires est très inquiétant et il faudrait à toute la société, à commencer par les parents, la société civile, les services sociaux et ceux de sécurité de tout mettre en œuvre pour sensibiliser les enfants contre cette habitude ô combien dangereuse. L’utilisation d’armes blanches est devenue courante aussi dans les batailles rangées enregistrées dans les nouvelles cités d’habitation entre des bandes rivales, ou entre les natifs de la région et les nouveaux, mais cela a toujours un côté banditisme car, souvent, il s’agit de batailles pour le contrôle de territoires par les dealers ou les voleurs. Il est devenu donc urgent de songer à des lois et des instruments législatifs assez durs pour dissuader les délinquants à utiliser ces armes.
Hadj Mansour