Accueil ACTUALITÉ Arabie Saoudite : un opposant prédit la fin du régime

Arabie Saoudite : un opposant prédit la fin du régime

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Jamais les arcanes du pouvoir royal des Al-Saoud n’ont été aussi obnubilés et mis à nu devant l’opinion internationale. Les masques sont tombés, levant ainsi le voile sur les véritables velléités de la famille Al-Saoud qui assoit un règne despotique, se nourrissant de la doctrine wahhabite, pourfendeuse de violence et hostile à l’égard de toute forme de tolérance religieuse, se référant à l’islam d’antan. Soucieuse de l’unique obsession de se maintenir au trône, depuis sa naissance en 1744, la dynastie saoudienne d’aujourd’hui est plus que jamais aux abois. Farouche opposant au Royaume de la Péninsule arabique et acteur saoudien des Droits de l’Homme, Yahya Assiri, décrypte, à travers un entretien publié, hier, par le site d’information «Algeriepatriotique», sur les tenants d’une tyrannie qui s’est résignée à s’associer même avec le diable, et donner en sacrifice les peuples arabes, à même de garder son hégémonie sur la vie politique, religieuse et culturelle dans ce pays, voire du monde. Libertés citoyennes bafouées, répression violente et représailles contre toute forme de contestation du régime, en passant par les corrélations, savamment entretenues par les Al-Saoud avec le sionisme, les puissances occidentales et l’organisation terroriste Daech, le dissident saoudien a porté un véritable coup dans la fourmilière des enturbannés. Au-delà de son pouvoir politico-religieux absolu et longitudinal qui va à contre-courant de l’évolution du monde moderne, la famille royale s’est illustrée de manière cruelle, de par ses positions par rapport au développement sécuritaire dans le Golfe arabique, où plusieurs pays se sont enlisés dans le chaos et la violence armée. En effet, elle n’a pas hésité à constituer, fin 2015, une coalition (Alliance militaire islamique pour combattre le terrorisme), sous couvert de lutte contre l’insurrection des Houthis au Yémen, et l’expansion de Daech en Syrie, en Irak et en Lybie. Mais, tout le monde sait qu’il ne s’agit point de l’objectif visé par l’Arabie saoudite. À ce titre, faut-il rappeler que l’Algérie n’a pas cautionné la démarche des Al-Saoud, et elle a toujours prôné la solution globale et pacifique concernant le règlement des conflits armés en cours dans la région. De ce fait, elle exclut dans son jargon diplomatique toute intervention militaire dans les pays en proie à la crise. Or, tout le monde sait que cette pseudo-lutte contre la perversion terroriste que prétend menée l’Arabie saoudite n’est qu’un écran de fumée. D’ailleurs, Yahya Assiri n’en pose aucun doute sur le fait que le Royaume n’agit que pour la sauvegarde de ses intérêts étroits, même au prix des sacrifices des populations de la région. Pour lui, Daech et Al-Saoud sont issus de la même école», et d’expliquer, à ce titre, que cette pseudo-guerre ne répond qu’à un seul objectif, celui de poursuivre l’hégémonie de l’idéologie fondamentaliste du wahhabisme, seul à même de perpétuer le règne de la monarchie. Ceci, dans la mesure où les deux parties «s’accordent à réduire la glorieuse histoire de l’islam à une doctrine sectaire, perverse et sans fondement théologique solide», a détaillé celui qui était formateur militaire au sein de la Force aérienne royale, avant de se retourner contre le régime saoudien. À croire ce dissident, ce n’est un secret pour personne que la famille royale a de tout temps instrumentalisé la religion, en «semant la graine et a fondé la doctrine et continue à l’adapter à ses intérêts», a-t-il asséné.

C’est ce qui laisse place, selon lui, à l’apparition de «fissures» dans la maison des Al-Saoud, lesquels, souvent, agissent par ordonner des fatwas de la secte wahhabite à leur guise pour les adapter à leurs besoins de l’heure. Cela dit, toute contestation émanant des «gens crédules» (Frères des obéissants à Dieu) qui font en sorte de respecter les fatwas telles qu’elles étaient décrétées initialement sont systématiquement châtiés et punis, apprend Yahya Assiri. Ainsi, vont les accointances de la famille royale avec les pays de l’Occident, à leur tête les État-Unis, où les intérêts politiques supplantent les valeurs, a laissé entendre la même voix désobéissante. Pour lui, le régime de son pays qui n’a d’yeux que pour le maintien aussi longtemps au pouvoir, fait tout pour jouir de la protection du Gendarme du monde, dont il achète le silence, par le moyen de lui céder les richesses du pays au détriment du peuple qui en paye les pots cassés. En ce sens, l’opposant saoudite a dénoncé la mainmise des richissimes protégés des Al-Saoud sur les richesses du pays, pétrolières notamment, au moment où le peuple en tire des miettes lorsqu’encore il en ignore la manière avec laquelle sont distribués les revenus de l’or noir. On sait, tous, que les émirs milliardaires ne cachent pas leur appétit insatiable de l’argent, comme le renseigne le luxe démesuré qu’ils se permettent, dans un pays où le peuple est l’objet à l’asservissement et en proie à la misère sociale. Afin d’acculer davantage le régime, il a appris que l’histoire retiendra que les Ibn-Saoud étaient les «agresseurs» qui attaquaient les tribus saoudiennes pour les spolier de leurs biens, et voler leur légitimité. Interrogé sur la nature des relations entretenues par la famille royale avec les sionistes, Yahya Assiri est formel. Pour lui, les Al-Saoud sont en mesure de prendre Israël pour un ennemi, comme ils peuvent en faire de lui un allié stratégique, pour peu qu’ils puissent en tirer profit de cette position. Et, en général, précise le même opposant, le Royaume adopte la même stratégie avec les pays du Golfe, tels que l’Iran, l’Irak. L’enjeu de sauvegarder la survie de la monarchie pourrait même pousser les Al-Saoud jusqu’à sacrifier le peuple, apprend l’interviewé d’«Algeriepatriotique». Ceci s’explique par les nombreuses arrestations perpétrées par les autorités saoudiennes parmi les manifestants, et ceux qui ont «osé» critiquer le régime. En outre, ce sont les violations flagrantes des Droits de l’Homme qui lèvent le voile sur la nature agressive de la famille des Al-Saoud. Sur la question de savoir quel est le poids de l’opposition dans le pays, Yahya Assiri a révélé l’existence d’un mouvement en passe d’être restructuré à l’extérieur du pays autour de partis politiques, quand bien même, il y a un manque d’«influence forte», à même de constituer un contre-pouvoir pour la monarchie. Ceci, alors qu’à l’intérieur, la cruauté du régime, qui torture et opprime les opposants, a fait craindre à beaucoup d’entre eux de se soulever contre les autorités, a expliqué ce dissident.
Farid Guellil

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