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Après la prestance du RND sur le sénat : le FLN où l’effet Boomerang

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Les déclarations formelles du Rassemblement national démocratique (RND) sur son maintien de la majorité sénatoriale ont été confirmées par les résultats du vote, ainsi validés par le Conseil constitutionnel. Le grand perdant dans ces joutes électorales qui se sont déroulées le 29 décembre dernier, reste le Front de libération nationale (FLN). Quant bien même le secrétaire général de l’ex-parti, Amar Saâdani, a fait de cette question un objectif prééminent à atteindre, pour s’assurer d’une majorité au sein de toutes les assemblées élues.
Pari donc raté pour la première force politique en dépit du fait qu’elle eût gagné la bataille de ces consultations en remportant 23 sièges, contre 18 places qui reviennent à son rival direct, le RND, qui maintient sa supériorité au sein de la première chambre du Parlement. Au vu de la campagne tonitruante menée par Saâdani pendant la période des primaires, il était difficile de croire à un tel résultat qui va, au final, en défaveur de son parti. En effet, le chef du FLN n’a cessé d’appeler ses troupes à la mobilisation pour conquérir la majorité qui lui fait défaut au sein du Sénat, depuis 2012 déjà. Son pressing et son obsession hâtive à vouloir coûte que coûte avoir l’emprise et le contrôle sur toutes les assemblées, voire mêmes des institutions exécutives dont il réclame la part belle de leur composante, n’ont pas eu l’effet escompté. En effet, après que le Conseil constitutionnel eût annoncé les résultats approuvés de ces partielles, le parti d’Ahmed Ouyahia s’offre 43 sièges devant le FLN qui se contente de 40. Après cet échec cuisant, la direction politique de Saâdani aura d’énormes difficultés à trouver un alibi valable pour justifier sa débâcle. Celle-ci n’en fera qu’attiser une frustration sévissant au sein du FLN depuis la perte de 2012. Encore une fois, le RND confirme sa main basse sur l’institution présidée par Abdelakader Bensalah dont il aura à s’assurer le contrôle de par sa position de leader, au moins jusqu’à fin 2018. En attendant la sortie du patron du FLN qui reviendra certainement dans les prochains jours pour s’exprimer à ce sujet, un cadre de son cercle politique direct, pour ne pas citer Hocine Khaldoune, son porte-parole, estime que la majorité n’est pas forcément une question de nombre, a-t-il trouvé récemment comme argument à faire valoir. Celui-ci a même cité le cas de trois indépendants ayant gagné des places au sein du Sénat, pour dire qu’ils sont issus de son parti, quant bien mêmes ils sont considérés défaillants et même passibles de sanctions, sachant qu’ils ont dû contester les candidatures de leur parti. Cette affaire constituera l’autre couac devant se poser à Saâdani, qui a pourtant adressé vertement des menaces contre ceux qui venaient à le désobéir et à faire fi de ses instructions fermes, en les considérant d’emblée de «traitres». D’où, justement, cette deuxième problématique qui pose avec acuité à l’homme fort de l’ex-parti unique, qui aura à faire cette foi-ci encore à un casse tête auquel, doit-il trouver les mots justificateurs pour s’en sortir, mais surtout pour rebondir politiquement. Contrairement au travail colossal entrepris par le FLN ayant raté sa stratégie gagnante, le RND n’a pas dû faire beaucoup d’efforts pour se maintenir en première position au sein du Conseil de la nation. En effet, hormis les déclarations sporadiques rendues publiques par-ci, par-là, et les propos émis par des cadres de la deuxième force politique, la formation politique de l’actuel chef de cabinet auprès de la présidence de la République s’est contenté d’une campagne incognito, au risque, semble-t-il, d’en subir les contre-attaques de ses adversaires, dont le FLN en constitue le concurrent potentiel. D’autre part, et même s’il a fait tout pour avoir le Sénat sous sa main, le même responsable politique du FLN estime que cette perte n’en est rien, devant, a-t-il tenté d’expliquer, les défis multiformes qui attendent l’Algérie. Fait presque inédit, les partisans de Saâdani doivent en partie leurs 23 sièges, pour ne pas dire en grande partie, aux élus d’autres formations politiques. Et pour cause, à la veille du déroulement des élections partielles la semaine dernière, et même lors de la journée du vote, 177 représentants d’autres partis ont voté en leur faveur. Mais, peine perdue. Ainsi, le cauchemar né du scénario sénatorial de 2012 renait de ses cendres pour insuffler le même état d’esprit à l’équipe politique de Saâdani et sa composante au sein du Conseil de la nation.
Farid Guellil

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