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Apiculture à Aïn Témouchent : entre les traditions et les techniques modernes

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Le responsable du Centre national de l’élevage des abeilles, en l’occurrence Hassan Zaoui, avait adressé une sévère critique aux apiculteurs « qui continuent à utiliser des techniques primitives et obsolètes et qui lésinent sur les moyens modernes appropriés et recommandés ayant donné des résultats probants et assez éloquents, à plus d’un titre, dans différentes régions du monde et du pays.
« C’est en marge de la clôture du salon régional sur l’apiculture, une manifestation qui a eu pour cadre, le centre culturel, d’Aïn Témouchent que ce dernier a émis ces observations, jugées fondées et opportunes par l’ensemble des participants venus de plusieurs wilaya du pays.Ces critiques, d’un grand enseignement sur le plan de la production de miel et l’élevage des abeilles, ont fait l’objet de riches discussions par les professionnels lors des différents ateliers et ont été élaborées sous forme d’une feuille de route à suivre et appliquer en vue de développer la filière apicole dans les régions mellifères en Algérie. Ce plan, conçu pour redresser la situation et apporter les solutions idoines aux professionnels,doit s’appuyer sur la formation des éleveurs, devait-il souligner tout en précisant que son département avait formé et encadré 450 apiculteurs, ces derniers temps. Plusieurs représentants de wilayas issus des chambres professionnelles étaient intéressés par une formation à la carte.
Ainsi, les régions à cibler sont celles disposant d’un couvert végétal appréciable, caractérisé par des espèces forestières et arboricoles mellifères. À Aïn Témouchent, la région d’Oulhaça est celle qui dispose le plus d’apiculteurs, une spéculation ancestrale pratiquée de père en fils depuis plusieurs générations, apprend-on. Ces derniers étaient captés par les explications fournies par Hassan Zaoui. Un membre de l’association de l’apiculture d’Aïn Témouchent reconnait que l’élevage ne se fait pas dans les normes appropriées, mais était impressionné par l’importance accordée à l’élevage des abeilles et entend développer chez lui ces nouvelles techniques avec l’aide du Centre national d’élevage des abeilles.
Devenir apiculteur, c’est d’abord comprendre comment fonctionnent les abeilles. Pour cela il faut savoir comment élever des abeilles, fournir des essaims et produire du miel. Chez nos éleveurs, ces notions ne sont pas très claires et distinctes et la plupart des gens confondent élevage et production de miel. Alors, pour être un apiculteur professionnel il est indispensable de pratiquer son propre cheptel, notamment de reines car il faudra régulièrement les remplacer. On est très loin de cette notion. L’apiculture est-elle menacée dans notre pays? Une bonne et pertinente question qui a suscité des interprétations diverses et des préoccupations non des moindres chez l’assistance. L’interrogation a trouvé réponse lors des débats qui étaient d’un niveau scientifique appréciable. «Il est temps de relever le défi», estime l’orateur qui précise que les éleveurs algériens sont capables d’arriver. Comment ? Acquérir une connaissance pratique parce que, dit-il, la théorie n’est pas suffisante. Certains sont allés à encourager «le pur loisir» que beaucoup de gens le font et ce n’est pas uniquement les apiculteurs professionnels qui sont concernés.
Par ailleurs, l’essaim artificiel et le rôle à jouer dans le développement de l’élevage a été au centre de nombreuses préoccupations émises par des participants désirant connaître les techniques utilisées et les expériences vécues ici et là par leurs collègues à travers le pays. L’impératif qui se dresse devant l’éleveur est comment réussir un essaim artificiel en tenant compte des aléas climatiques et aux fléaux naturels tels que les incendies, les prédateurs et autres. L’essaim artificiel sera considéré comme une prolongation d’une des colonies de l’apiculteur. Ce mode utilitaire permettra d’obtenir une reine de rechange pour prévoir le changement d’une reine vieillissante. Cette technique n’est pas bien assimilée chez les éleveurs d’Aïn Témouchent. Et comme l’idée est bonne beaucoup des professionnels sont tentés.
Enfin, les apiculteurs pro sont ceux qui se soucient de la mortalité et prennent de plus en plus pour habitude de remplacer les reines chaque année. Aujourd’hui dans la wilaya d’Aïn Témouchent, ce savoir faire est hélas en train de disparaitre. Réhabiliter l’apiculture dans la wilaya est la question centrale qui nécessite une grande réflexion en s’appuyant sur les connaissances, les recommandations et la feuille de route établie.
Boualem Belhadri

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