La nouvelle approche adoptée par le ministère des Ressources en eau repose sur la rupture avec l’ancienne gestion en allant vers une meilleure exploitation et gestion des eaux avec l’utilisation des nouvelles technologies.
«C’est le moment opportun pour faire la rupture avec l’ancienne gestion qui a montré ses limites en matière de gestion du service public de l’eau », a souligné, hier à Alger, le MRE, Arezki Berraki, lors de « la Journée d’évaluation du service public de l’eau », organisée au centre de formation aux métieré de l’Eau de Cherarba.
Exposant les grands axes de la nouvelle approche retracée devant les cadres du secteur et les directeurs des Ressources en eau (DRE), le ministre a exhorté toutes les parties concernées à une démarche participative pour atteindre des performances en matière du service, de la qualité et la satisfaction du citoyen. « Le citoyen doit être notre priorité », a dit le ministre qui a souligné que celui-là était « marginalisé » par les modes de gestion de ses prédécesseurs. « On a enregistré des carences en matière du service offert. Comme on a constaté des failles malgré les efforts dispensés par l’état durant les dernières années », a noté M.Berraki. « Notre pays a enregistré des indices positifs en termes des infrastructures de base et les services publics des eaux et d’assainissement, toutefois, ces derniers ne reflétaient pas la réalité du terrain du fait que ces efforts ont été focalisés sur la disponibilité de la ressource hydrique et non sur son exploitation efficace. Actuellement la sécurité hydrique n’est pas assurée à cause du manque d’eau, les effets du changement climatique, la superficie du pays et la demande qui augmente suite à la croissance démographique», a-t-il ajouté.
Selon le premier responsable du secteur, c’est le moment de faire la rupture avec les modes de gestions « inadéquats » exercés par le passé. « Aujourd’hui, c’est le moment de faire la rupture avec l’ancienne gestion et les pratiques qui menacent la sécurité hydrique et freinent la contribution de ce secteur dans le développement économique du pays. Nous sommes tous appelés à améliorer notre service envers le citoyen », a-t-il souligné.
Se basant sur les réalisations du secteur, M. Berraki a souligné que les réseaux publics de l’eau potable et celui de l’assainissement qui s’étendent consécutivement sur 127 000 et 47 000 km, ont permis le raccordement des communes de 98 à 93 % alors que ces chiffres ne concernent pas le raccordement au niveau national.
La production nationale de l’eau potable est estimée à 3,6 milliards de m3, mais n’offre pas une part quotidienne suffisante à chaque citoyen, vu la faible productivité des réseaux. Sans oublier la distribution quotidienne des eaux au niveau de 75 % des communes (12% chaque 2 jours et 13% chaque 3 jours ou plus).
D’autre part, le parc national des infrastructures de l’assainissement se compose de 200 unités d’une capacité de traitement totale qui dépasse 950 millions de m3/an, mais le volume exploité ne dépasse pas 50 millions de m3.
Le ministre a annoncé l’élaboration d’un programme national pour l’amélioration des services publics des eaux avec un système d’évaluation de trois phases : « J’attends la mobilisation de tous pour la réalisation des objectifs fixés et qui seront l’objet des évaluations successives. La première évaluation sera à la fin du mois sacré, la deuxième à la fin de la saison estivale tandis que la troisième sera à la fin de l’année », a souligné le ministre en rappelant l’installation d’un système d’évaluation permettant d’évaluer objectivement la prestation des gestionnaires.
En s’adressant aux DRE, le ministre a haussé le ton : « À partir de cette année, j’attends des responsables du secteur un premier bilan sur la réalisation des programmes inscrits pour 2019 et avancer rapidement dans les projets lancés », a-t-il martelé tout en rappelant qu’il a donné des instructions concernant le suivi et le contrôle des projets, la réduction des délais de la réalisation. « J’insiste sur la nécessité d’une coordination permanente entre les autorités locales pour le suivi des différents travaux et la levée des barrières notamment en ce qui concerne les superficies des projets et les transactions. Il est demandé de présenter des rapports cycliques sur l’avancement des projets », a souligné le ministre.
Objectif 2020 : « Réduire les fuites D’eau de 7% »
Face à la baisse de pluviométrie et la forte probabilité des baisses des ressources, les autorités veulent rationnaliser l’utilisation de l’eau à commencer par les fuites. Le ministère des Ressources en eau et ses différents partenaires ont annoncé « la guerre » contre le phénomène des fuites et le branchement illicite. Le département ministériel s’est fixé la mission de réduire les fuites de 7% durant l’année en cours. D’après l’Algérienne des eaux (ADE), au moins 256 000 fuites ont été traitées en 2019.
En outre, deux applications numériques sont en cours de test et qui seront opérationnelles durant les jours à venir. Il s’agit de l’application mobile « Cityleaks » (des fuites dans la ville) téléchargeable sur l’application Play Store. Destinée aux citoyens, cette application permet de signaler, de suivre et de traiter des fuites en temps réel.
La seconde application est le guichet unique numérique « Cityleaks » destiné également à la clientèle (personnes et entreprises) de l’ADE, leur permettant d’effectuer certaines procédures comme les demandes de forage des puits, le raccordement d’eau potable…, sans se déplacer.
H. Hadjam
LES BARRAGES DU PAYS REMPLIS À 63%
« Nos ressources actuelles permettent de finir l’année », rassure le MRE
Interrogé sur le taux du remplissage des barrages en ces temps où la pluviométrie « manque » au rendez-vous, et laquelle situation de carence fait craindre le sénario des robinets à sec aux consommateurs algériens, le ministre des Ressources en eau s’est montré confiant et reste optimiste quant à une disponibilité « suffisante ». Il en veut pour preuve, le niveau du remplissage des barrages du pays qui « a atteint 63%. » Ce qui est, pour le MRE, « un taux satisfaisant. Nos ressources actuelles nous permettent de finir l’année en toute possibilité. La fin du mois d’avril prochain, un comité ministériel va procéder à l’évaluation minutieuse de nos ressources hydriques pour préparer les années à venir », a assuré le ministre d’un ton d’apparence rassurant.
H. H.