Le directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale des non-salariés (CASNOS), Acheuk Youcef Chawki a fait part hier, lors de son passage, sur les ondes de la Radio chaîne III, de l’ambition de dépasser le seuil des 82 milliards de dinars de cotisations, même si 80 % des adhérents à la CASNOS cotisent à un seuil minimum.
« Nous espérons atteindre les 82 milliards de dinars de cotisations pour l’exercice de l’année 2018. Si on peut faire mieux tant mieux », a déclaré le DG qui affirme, que « la difficulté de la Casnos c’est le fait que la cotisation soit portable et non quérable ». Tout en rappelant que « dans le passé, la Caisse nationale de sécurité sociale des non-salariés était considérée comme étant défaillante », le DG a tenu à souligner « les progrès réalisés par la Caisse depuis l’entrée en vigueur de la loi de finances complémentaire 2015 ». En effet, qualifiant la loi de « déclic » qui a fait booster les cotisations, le DG a souligné que le nombre de cotisants a doublé. « Nous avons doublé le nombre de cotisants mais ça reste très insuffisant », juge l’intervenant, avant de préciser que « les chiffres sont très en deçà de ce que nous devrions avoir ». Pour lui, l’objectif tracé par la Casnos est d’ « aller à trois millions de cotisants et toucher tout le potentiel des non-salariés ». Un objectif qui reste loin à atteindre, puisque au cours de l’exercice 2017, la Casnos a enregistré 900 000 cotisants. Malgré ce, Acheuk Chawki reste confiant en précisant que « l’objectif tracé pour cette année est de «dépasser le 1,1 million de cotisants». Afin d’élargir l’assiette des cotisants, l’hôte de la Radio algérienne a fait part d’une série de mesures pour intensifier les contrôles et le recours aux mises en demeure par SMS.
Donnant d’amples détails à ce sujet, il a précisé que «35% des cotisants ayant reçu les notifications par SMS se sont déplacés au niveau des agences et ont payé leur cotisations». De ce fait, il jugera nécessaire de «pérenniser cette opération ». Plus loin, le patron de la Casnos a appelé les travailleurs non salariés appelés à régulariser leur situation vis-à-vis de la Caisse avant le 30 du mois en cours, exceptés les agriculteurs qui ont un délai jusqu’au 30 septembre prochain. « Au-delà de cette date, il y aura des pénalités », prévient le DG.
Pour ce qui est du préjudice du non-paiement des cotisations, le patron de la Casnos considère que « toute cotisation qui ne rentre pas, c’est une cotisation perdue», signale le responsable, jugeant ainsi nécessaire «d’imprégner la culture de la sécurité sociale». Revenant à la problématique du paiement à un seuil minimum, l’intervenant a précisé qu’il est « inadmissible que la cotisation minimum d’un salarié est plus élevée que la cotisation minimum d’un non-salarié ».
Pour lui, « il n’est pas logique qu’un non-salarié, qui est sensé avoir des salariés qui travaillent à son compte cotisent moins que le simple travailleur ». Il constate que la majorité, soit plus de 80 %, des adhérents à la CASNOS cotisent à un seuil minimum. Pour ce qui est de permettre aux opérateurs activant dans l’informel de bénéficier d’une couverture sociale, Acheuk Chawki a fait savoir que la Casnos a lancé une opération pilote qui a touché 15 000 personnes activant dans l’informel.
L’opération en question, qui consistait à accompagner ces gens pour qu’ils puissent avoir une identité professionnelle, a abouti à la régularisation de 4 000 dossiers. En gros, il estime qu’on « ne peut ramener l’informel dans la sphère formelle qu’en lui donnant une couverture sociale ».
Lamia Boufassa