Algérie-UE : L’Europe cherche à imposer son tempo aux pays du Maghreb

Alors que l’Algérie soutient mordicus la nécessité d’aller vers une solution à la source, c’est-à-dire au développement des régions enclavées au Sahara-Sahel, l’idée défendue par les Européens demeure les «plates-formes de désembarquements», synonyme d’installation de centres pour migrants en Afrique du nord. «Les migrants deviennent désormais une menace pour les pays de l’Union, d’où la nécessité de trouver un pays d’Afrique du Nord pour concrétiser ce projet (centres de rétention)», a déclaré le ministre belge de l’Intérieur, selon le quotidien britannique «Financial Times».
Cette déclaration résume à elle seule toute l’étendue qui sépare les deux blocs, européen et méditerranéen, au sujet des migrants. En désespoir de cause, l’Union européenne (UE) montre ses dents au sujet d’implantation de camps pour les migrants dans les pays maghrébins.
Les préparatifs de la 2e session de dialogue stratégique entre l’Algérie et l’Union européenne (UE) qui ont démarré à Alger, reflètent cette fracture.
le communiqué du ministère des Affaires étrangères (MAE) ne cite pas la question des migrants dans l’ordre du jour de cette rencontre, mais des sources disent que les dossiers de la migration, de la sécurité ont été présents dans les discussions et que l’Algérie avait rejeté, par la voix du Premier ministre Ahmed Ouyahia, du MAE Abdelkader Messahel et du ministre de l’Intérieur Noureddine Bedoui, l’idée d’accueillir sur son sol des centres de rétention pour les migrants.
Cette rencontre qui intervient avant la 2e session de dialogue stratégie entre l’Algérie et l’UE prévue à Alger en octobre prochain a été une rude bataille pour Alger pour se faire entendre.
Dans le même contexte, le ministre belge de la Sécurité et de l’Intérieur, Jan Jambon se rendra la semaine prochaine en Tunisie dans l’espoir d’arracher des dirigeants tunisiens un accord pour l’installation de camps pour migrants chez le voisin de l’Est. D’après le quotidien britannique “Financial Times”, cette visite s’inscrit dans le cadre des entretiens avec le gouvernement tunisien pour la réalisation de centre d’accueils pour les migrants interceptés en Méditerranée.
L’Agence de presse italienne a annoncé pour sa part une visite au Niger du président du Parlement européen, Antonio Tajani, sachant que le Niger est l’un des importants pays de départ pour les migrants clandestins. Ceci dit, il existe une coordination de haut niveau entre les pays de l’Union pour dicter leurs agendas aux pays de la rive sud de la Méditerranée concernant le phénomène de la migration.
I.M. Amine