Accueil ACTUALITÉ ALGÉRIE-MAROC : Chronologie d’une rupture provoquée par le bellicisme de Rabat

ALGÉRIE-MAROC : Chronologie d’une rupture provoquée par le bellicisme de Rabat

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Le 24 août 2021, Ramtane Lamamra, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger,  annonçait  la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc. Cette décision des autorités est venue en réponse au comportement inamical, hostile et belliqueux du voisin de l’Ouest qui avait multiplié des déclarations de provocation et des actes de déstabilisation de l’Algérie.

Dans son discours, Ramtane Lamamra avait notamment indiqué, « il est historiquement et objectivement établi que le Royaume du Maroc n’a jamais cessé de mener des actions hostiles, inamicales et malveillantes à l’encontre de notre pays et ce, depuis l’indépendance de l’Algérie. Cette animosité, dont le caractère systématique, méthodique et prémédité est documenté, avait débuté avec la guerre d’agression ouverte de 1963, guerre fratricide déclenchée par les forces armées royales marocaines contre l’Algérie qui venait de reconquérir son indépendance nationale. Cette guerre dans laquelle le Royaume du Maroc avait engagé des armements et des équipements lourds particulièrement meurtriers a coûté à l’Algérie 850 valeureux martyrs qui ont donné leurs vies pour la préservation de l’intégrité territoriale de la patrie dont ils avaient contribué à la libération ». Les actes hostiles du Maroc, se sont surtout multipliés depuis de 20 décembre 2020 après la signature des accords Abraham de normalisation des relations diplomatiques du royaume avec Israël.
Le Makhzen, qui avait déroulé le tapis rouge devant une délégation de hauts responsables de l’entité sioniste venue acter la normalisation, n’avait pas bronché quand, au mois de juillet 2021,  son représentant au Nations unies, Omar Hillal, avait distribué, aux délégations de pays membres,  une note officielle dans laquelle le Maroc apportait son soutien à l’organisation terroriste le MAK et appelé à l’indépendance de la Kabylie. Les demandes de clarification de l’Algérie, à propos des déclarations hostiles du diplomate marocain n’ont pas suscité de réaction du gouvernement marocain,  ce qui a conduit Alger à prendre la décision, le 21 juillet 2021,  de rappeler son ambassadeur à Rabat. Quelques jours plus tard, le 23 juillet 2021, Alger décide l’ouverture d’une enquête après l’éclatement de l’affaire d’espionnage Pegasus dans laquelle sont mêlés les services secrets marocains qui avaient placé sous écoute près de 6000 lignes de téléphone de responsables algériens.

Incendies de forêt, l’agression de trop
Au mois d’août 2021, une grande partie des forêts du Nord du pays, notamment la Kabylie, sont la cible d’incendies criminels. La piste criminelle est établie au terme de l’enquête diligentée par les services de sécurité qui a conclu à l’implication du Makhzen et ses relais en Algérie. Ces incendies, qui ont coûté la vie à des dizaines de citoyens,  parmi lesquels le militant écologiste Djamel Bensmaïl, visaient à provoquer les conditions d’une insurrection et de créer le chaos dans le pays. Cet acte belliqueux de trop a poussé l’Algérie, qui avait rompu ses relations diplomatiques avec le royaume, à fermer, le 23 septembre son espace aérien aux avions aussi bien civils que militaires marocains. Le 31 octobre, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, donne l’ordre à Sonatrach de ne pas reconduire l’accord du gazoduc GME qui alimente l’Espagne en gaz à travers le Maroc. Cette décision qui va impacter l’économie marocaine n’a pas suscité de réaction du palais royal qui s’est muré dans le silence.
Et au lieu de tenter de prendre des initiatives d’apaisement à l’égard de l’Algérie, le Maroc persiste dans son hostilité. Pire encore, il transgresse toutes les traditions de bon voisinage pour tolérer (si ce n’est pas encourager ndlr), les déclarations menaçantes, à l’égard de l’Algérie de Benny Gantz, le ministre israélien de la guerre. Ce dernier n’a pas hésité, le 25 novembre, en marge de la signature d’un accord de coopération militaire avec le Maroc, à menacer directement l’Algérie sans qu’il ne soit rappelé à l’ordre par ses hôtes du palais royal et du Makhzen. Le 1er novembre, le Maroc franchit le rubicond et tue trois civils algériens dans la zone internationale des frontières entre le Sahara occidental et la Mauritanie. Le communiqué officiel des autorités algériennes indique qu’un bombardement avec des moyens sophistiqués, un drone, a ciblé des camions conduits par des ressortissants algériens stationnés dans cette zone. Et à ce jour, ni le gouvernement marocain, ni le palais royal n’ont émis le moindre signe de compassion à leur égard, ni le moindre regret, ce qui laisse supposer qu’ils ont été confondus par les conclusions de l’enquête et que l’implication de leur armée est largement établie. Et il faut rappeler dans ce cadre que le Maroc n’a jamais cessé ses actes et déclarations inamicaux à l’égard de l’Algérie. Pour s’en convaincre, on rappellera dans ce cadre, la vidéo relayée sur les réseaux sociaux montrant le consul général du Maroc à Oran, Boutaher Aherdane, qualifiant, le 20 novembre 2020, l’Algérie de pays ennemi en s’adressant à des ressortissants de son pays, bloqués à Oran par les restrictions imposées par son pays dans le cadre de la lutte contre la pandémie. C’est dire que le voisin de l’Ouest n’a jamais été sincère dans ses rapports avec notre pays.
Slimane B.

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