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Alger fait parler les tribus libyennes 

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Février 2011, lorsque l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi avait vu frapper à la porte le complot du « Printemps arabe », il s’en est remis aux chefs des tribus dans l’espoir de déjouer le complot de l’intervention des forces de l’OTAN. Le Guide libyen, qui voulait alors apaiser la rue, ne pouvait pas se passer des représentants de la population. En effet, selon la commune des définitions des sociologues, outre le fait de partager un même espace de vie, les chefs (les cheikhs) sont censés réguler les questions internes à la tribu, les relations avec les autres tribus ainsi que le rapport avec le pouvoir central. C’est dire la place qu’occupent les tribus dans la société. Hélas, le chaos programmé n’a malheureusement pas pu être évité. L’Etat libyen a été ou presque rayé de la carte. Jusqu’au jour d’aujourd’hui, même si la sécurité, le fonctionnement des institutions et la vie politico-institutionnelle sont peu ou prou rétablis, il n’en demeure pas moins que des difficultés étrangères aux frères libyens subsistent. C’est le cas de l’agenda électoral sur lequel aucun consensus interne n’a été dégagé. De report en report, la question des présidentielles n’est pas tranchée. Ce qui bloque le processus ? Il est clair, les ingérences étrangères y sont pour beaucoup. L’Algérie, partenaire crédible qui jouit d’une bonne écoute à l’international concernant ce dossier, n’a cessé d’appeler à la cessation des ingérences étrangères.  Le chef de la diplomatie nationale, Ahmed Attaf, l’a dit texto à la cheffe par intérim de la MANUL, Mme Stéphanie Khoury, lors d’une audience qui s’est tenue lundi dernier à Alger.   Cette sortie diplomatique n’est pas passée inaperçue auprès des voisins libyens. Elle n’a pas fait réagir les autorités qui se reconnaissent déjà dans les positions de principes d’Alger. Mais, cette fois-ci, le retour d’écho vient de l’Union des tribus libyennes qui, dans un communiqué, s’est félicitée de « la position  fraternelle et positive  de l’Algérie, Dirigeants et Peuple, vis-à-vis de la Libye et de son peuple ».  Cette réaction des frères libyens vient en appui aux  déclarations d’Ahmed Attaf. Et qu’est-ce qu’on est censé comprendre par ce soutien ? Aussi rares, minimes ou peu médiatisées ses activités de cette Union, les tribus libyennes ont joué un rôle prépondérant dans la stabilité de la société libyenne. Peut-être même un rôle d’arbitre pour équilibrer les forces politiques ? On le sait, en mai 2022, l’Union avait lancé depuis Tunis une initiative qui visait à  résoudre cette crise. Intitulée « Restitution de la patrie et construction de l’État », ce projet était d’essence même un rejet de « la tutelle internationale et l’ingérence étrangère » dans les affaires internes de la Libye. Cette initiative allait même  publier une « Charte nationale qui organise la phase de transition et ouvre la voie à la construction de l’État en retirant la légitimité des organes politiques existants et en confiant au Conseil de la magistrature suprême en Libye la gestion des affaires du pays jusqu’aux élections. »

Farid Guellil

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