Accueil MONDE Aïn Témouchent : le logement rural à l’épreuve du terrain

Aïn Témouchent : le logement rural à l’épreuve du terrain

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Celui qui sillonne de long en large la campagne dans la wilaya d’Aïn- Témouchent constate aisément la prolifération de centaines de logements ruraux qui poussent comme des champignons, ça et là. Jadis, quand le programme a été lancé, les pouvoirs publics de l’époque avaient préféré l’habitat regroupé à l’habitat individuel. C’était du temps de l’ex-wali Mazouz Hocine. Cette formule a continué d’exister durant presque une décennie. A partir de 2009, le wali qui a pris les commandes de la wilaya, constatant que les programmes de logements ruraux regroupés posaient indubitablement un problème de viabilisation que les attributaires ne pouvaient pas supporter et prendre à leur charge même partiellement, avait décidé de privilégier la formule dite individuelle . Les cas des logements ruraux construits à Aïn-Tolba, Sidi Ben-Adda, Aïn El-Alem et autres localités sont des situations qui avaient suscité des interrogations diversement interprétées par les responsables de l’époque qui éprouvaient de sérieuses difficultés pour pouvoir inscrire des opérations de viabilisation au titre des programmes planifiés de l’Etat. Ce qui pouvait, à la limite, répondre positivement aux doléances des uns et aux craintes des autres, est de vouloir inscrire de l’habitat regroupé, non pas n’import où mais de choisir comme assiettes foncières les fermes agricoles construites durant la période coloniale. Pourquoi ? s’interrogent beaucoup d’observateurs intéressés par cette nouvelle formule ? Ce qui est profitable dans cette formule est le fait que les fermes agricoles disposent souvent de l’électricité, l’eau et parfois de réseaux d’assainissement ainsi que de routes. Donc, il s’agit là d’un gain appréciable en voirie et réseaux divers qui influent sur le coût global du programme et par ricochet du logement. Cette nouvelle formule touche exclusivement les gens du Rif qui cherchent à promouvoir l’agriculture dans de bonnes conditions de vie, des exigences énumérées plus haut. Mais les autorités venues par la suite et l’actuel wali ont opté pour l’habitat rural individuel pour ne pas tomber dans les mêmes considérations que leurs prédécesseurs, apprend-on. Cette nouvelle et ancienne philosophie a des pour et des contre dans sa formulation qui n’a rien voir avec l’intérêt direct du fellah, comme veulent le faire avancer certains responsables. Oui il faut se rendre compte qu’avec l’éclatement des exploitations agricoles collectives (EAC), les choses n’ont pas l’air de donner un attrait au paysage, bien au contraire. Certains membres d’EAC ont usé de cette formule et ont construit des logements ruraux non pas selon le même standard, mais chacun a eu sa manière de voir le problème et la conception de la construction. Aujourd’hui on vit un grand contraste. On trouve malheureusement des logements situés dans un rayon de 150 à 300m, donnant un paysage pas très gai à voir. Reprendre la proposition visant à réaliser de l’habitat regroupé au niveau des ex-fermes agricoles est, semble -t-il, l’une des formules qui arrange tout le monde et qui fait gagner à l’Etat pas moins de 30%, un taux qui représente la viabilisation et les réseaux divers. La direction de l’agriculture et la chambre professionnelle peuvent initier des débats autour de cette nouvelle formule. Le débat est ouvert. Aujourd’hui, il est à constater que beaucoup de logements ruraux ne sont pas exploités selon la philosophie pour laquelle ils ont été initiés, c’est-à-dire rapprocher le fellah et l’homme du Rif de sa terre pour la bien travailler, d’une part, et de limiter l’exode rural, de l’autre. On a tendance à croire que les logements ruraux ne sont pas habités à plein temps, jour et nuit, mais occupés partiellement et servent beaucoup plus de grange utilisées pour les besoins de gardiennage, de stockage de toute sorte de semences et de matériels. Les propriétaires de ces logements habitent la ville dans la plupart des cas. Seuls les logements ruraux construits au niveau des ex-fermes agricoles sont exploités, peuvent constater des observateurs du domaine.
Boualem Belhadri

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