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Aïn Defla : La main d’œuvre agricole se fait désirer

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En dépit de son statut de wilaya agricole par excellence conforté par sa deuxième place à l’échelle nationale en matière de production agricole, la wilaya Aïn Defla peine à trouver de la main d’oeuvre, ce qui pourrait, à moyen et à long termes, influer négativement sur la marche du secteur, estiment des professionnels. Sur un total de 851.100 habitants que compte la wilaya, 86.000 personnes, soit un peu plus de 10 % de la population, travaillent dans l’agriculture mais malgré cela, le problème du manque de la main d’oeuvre agricole continue à se poser avec acuité, tant les besoins exprimés demeurent loin d’être satisfaits en la matière. Si les anciens agriculteurs ne peuvent plus assurer leur mission convenablement, en raison du poids des années de labeur et leur âge avancé, les jeunes de la wilaya affichent une désaffection quasi-totale vis-à-vis de cette activité jugée pénible, ce qui explique, en grande partie, le déficit en matière de main d’oeuvre.
Pour le président de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA) de la wilaya de Aïn Defla, Khaled Bendjeda, le problème du manque de la main d’œuvre agricole est notamment perceptible pendant l’opération de récolte de la pomme de terre.
C’est grâce à « l’apport » des écoliers et des universitaires en vacances d’été que cette opération de récolte de saison est toujours sauvée, avoue-t-il à l’APS, déplorant les difficultés énormes dans la récolte de ce tubercule en arrière-saison, en raison d’un « déficit criant » en main d’œuvre.
Même avec 2.000 DA par jour et une durée de travail n’excédant pas 4 heures (de 7h à 11 h), le jeune refuse d’arracher la pomme de terre, prétextant des dures conditions de travail, déplore-t-il.

La formation, comme solution clé
Dans le but de réduire l’ampleur du manque de la main d’œuvre agricole, des conventions ont été signées entre la direction de l’Emploi et celles de l’Agriculture et la Formation professionnelle, en vue de former des jeunes dans des spécialités liées à l’agriculture, depuis novembre 2014.
à la faveur de ces conventions, près de 580 jeunes ont été formés dont certains ont créé des entreprises dans le cadre des dispositifs d’aide à l’emploi, notamment l’ANSEJ et la CNAC, mis en place par les pouvoirs publics, a révélé le directeur de l’emploi de la wilaya, Abdelkader Mekki. Selon d’autres professionnels, le futur centre de formation de Sidi Lakhdar dédié entièrement à l’agriculture contribuera de « manière tangible » à réduire le problème de manque de main d’œuvre agricole.
Ce centre, doté d’une capacité de 300 places pédagogiques, ouvrira ses portes en 2016, selon le directeur local du secteur. « Nous allons procéder, d’ores et déjà, au recrutement des enseignants et à doter le Centre en équipements pédagogiques », a assuré Nouredine Douma, qui met en relief le rôle de cette future infrastructure dans la formation d’ouvriers spécialisés dans divers domaines liés à l’agriculture.
La réparation des machines agricoles, les cultures maraîchères, l’arboriculture, la production d’huile d’olive, la gestion des pépinières et des serres, constituent notamment les spécialités qui seront enseignées au niveau de ce centre, selon le DFP de Aïn Defla, qui met l’accent sur la conjugaison des efforts de la société entière pour changer la vision envers les métiers liés à l’agriculture.

En quête d’une reconnaissance sociale
Nombre de personnes interrogées sur le sujet estiment que la désaffection des jeunes à opter pour l’agriculture s’explique, en grande partie, par la ison de la société envers ce secteur synonyme de « dur labeur » et de « travail archaïque réservé aux villageois », alors que pour d’autres, cet état de fait est le résultat de la « fainéantise » de certains jeunes qui veulent gagner de l’argent sans travailler. « Pourtant, le retour au travail de la terre et à l’élevage notamment dans l’actuelle conjoncture économique caractérisée par la baisse des prix du pétrole permet de lutter contre la pauvreté, créer de la richesse ainsi que des postes d’emploi », observent-elles à l’unisson.
Une plus grande « reconnaissance sociale » des activités agricoles est un élément fondamental à même de redorer le blason de ce domaine et le rendre plus attrayant aux yeux des jeunes, a-t-on soutenu.

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1 COMMENTAIRE

  1. Les jeunes d’aujourd’hui pas tous heureusement n’aiment pas mouiller leur chemise, ils préfèrent se laisser aller à la facilité vivre chez leurs parents alors que souvent ils ont dépassé la trentaine. Mon père me racontait qu’il était monté dans la région d’Alger à l’age de quatorze, quinze ans pour travailler dans les champs de pommes de terre comme vous pouvez le savoir la majorité des algériens de cette époque (1940) vivant en zone rurale ne fréquentaient pas l’école, elle était réservé aux enfants de parents aisés. L’Algérie était sous domination du colonialisme français qui n’avait pas tellement intérêt à avoir une population instruite .

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