Accueil ACTUALITÉ Affaires religieuses : L’islam modéré pour faire face au takfirisme

Affaires religieuses : L’islam modéré pour faire face au takfirisme

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Décidément, les sectes religieuses sont devenues un réel casse-tête chinois pour les pouvoirs publics.

Ces sectes qui sèment des idées extrémistes, sont jugées dangereuses pour l’unité nationale. Et pourtant, l’Algérie a toujours été épargnée, en épousant un islam modéré, contrairement à d’autres pays islamiques où le « tafirisme » est une pratique répondue. Ainsi, le débat quant à la prolifération des sectes de l’ahmadisme bat son plein, depuis quelques jours et la nécessité de recadrer le débat autour de l’islam modéré s’avère urgente. C’est dans cette optique que le directeur de la culture islamique au ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, Boumediène Bouzid, a affirmé avant-hier à Mascara, que les Algériens ont eu, de tout temps, un comportement modéré avec les courants religieux, loin de l’extrémisme et du fanatisme. S’exprimant au cours d’une conférence sur les écoles de fiqh en Algérie, Boumediène Bouzid a souligné que malgré leur attachement à l’école Malékite, les Algériens ont rejeté le « takfir » des autres courants. Depuis le début du débat autour des sectes religieuses et du takfirisme, les pouvoirs publics, à leur tête le ministère des Affaires religieuses ne cessent d’adopter un discours de tolérance de l’islam. Prônant un islam novateur, il s’avère que la promotion des recherches est une nécessité pour revenir aux références religieuses anciennes. C’est pour ce que Boumediène Bouzid a ajouté que les théologiens et ulémas algériens ont fait face à la pensée « Takfiriya » depuis des siècles, citant cheikh Echougrani, un des descendants de l’Imam El Houari d’Oran qui a écrit un livre sur le rejet de l’idée de Takfir des musulmans quelques soient leurs différences.
Allant plus loin dans la volonté de promouvoir l’islam modéré, le conférencier a ajouté que les Algériens dont la référence est malékite sont tolérants vis à vis des autres. Affirmant que l’Algérie demeure un exemple à méditer en matière d’islam modéré, l’intervenant a appelé à élargir la vision intellectuelle des ulémas algériens à travers la connaissance de l’histoire dont la conception du « Djihad qui est lié à la terre qu’il faut libérer et non pas celui proclamé aujourd’hui par des mouvances dont Daech. » En sus, l’intervenant lors de la rencontre a appelé à débattre de sujets profonds dont celui des écoles de fiqh (jurisprudence) par des élites spécialisées loin de toute distension et de manière souple, avant d’exhorter les médias à faire appel à des journalistes spécialistes pour traiter de sujets religieux sensibles, de même que former des imams et des enseignants des sciences de la charia pour éviter tout clivage menaçant l’unité de la société. Il est évident que de nos jours, nous assistons à une montée de la violence et de l’intolérance due essentiellement à un discours religieux haineux diffusé dans certaines mosquées, c’est pour ce, que le gouvernement ne ménage aucun effort pour parer la montée de l’extrémisme. L’instrumentalisation de l’islam a pris une telle tournure qu’il est temps de renouer avec l’islam malékite, jugé modéré par les spécialistes.
C’est pour cette raison, que le ministre chargé du secteur, Mohamed Aissa, avait appelé, récemment, les imams à véhiculer le discours de la mosquée et communiquer avec les jeunes afin de les protéger des « influences négatives ». Selon Mohamed Aissa, toutes les institutions de l’État demeurent mobilisées pour protéger le référent religieux national, tout en garantissant les principes constitutionnels consacrant la liberté de conscience et de religion et d’exercice des cultes autres que musulman qui traduit le profond respect de l’Algérie pour toutes les religions révélées. Depuis quelques jours, de nombreux spécialistes des questions religieuses expriment leurs inquiétudes au sujet de l’expansion du phénomène sectaire, dont l’ahmadisme. Ce qui a poussé le ministère à faire bouger le débat religieux. Mais pour l’heure, renouer avec l’islam modéré est un impératif.
Lamia Boufassa

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