Saluant la Déclaration finale sanctionnant les négociations sur le nucléaire iranien, entre les 5+1 et l’Iran, Alger a plaidé, encore une fois, «en faveur du désarmement nucléaire et la non-prolifération des armes de destruction massive. Estimant d’«évolution positive» la teneur de la Déclaration de Lausanne, sur les négociations en question des 5+1 (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni , Allemagne) et l’Iran, Alger a indiqué que cette avancée «met en évidence l’importance des valeurs de paix et sécurité» lesquelles constituent «les principes fondateurs de sa doctrine», exhortant toutes les parties à œuvrer à «l’application de cet Accord en toute bonne foi». En prévision, par ailleurs, de la Conférence pour l’établissement d’une zone exempte des armes nucléaires au Moyen-Orient, et aussi sur les résultats de la 9e Conférence, prévue à New York, sur l’examen du traité de non-prolifération (TNP), sous la présidence algérienne, pour Alger la portée de l’Accord en question «devrait avoir un impact positif» sur le cours des travaux de ces deux Conférences internationales.
La Déclaration de Lausanne, Suisse, adoptée au terme des négociations entre les 5+ 1 et l’Iran, a défini les solutions qui serviront de base dans l’élaboration de l’Accord final, qui devrait être conclu d’ici à fin juin prochain, entre les parties précitées. Les activités des sites nucléaires iraniens continueront de fonctionner, ainsi que l’inspection de ces activités par des experts internationaux. Alger voit que la teneur de la Déclaration finale de Lausanne, et sa mise en œuvre «peuvent contribuer à la création d’un climat politique, favorable au règlement d’autres situations de tension et de crise affectant négativement les relations internationales», est-il précisé. Déclarations d’Abdelaziz Benali-Cherif, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, émises jeudi soir, en réaction à l’annonce de la Déclaration de Lausanne, sur les négociations des 5+1 et l’Iran. Alger qui n’a cessé de plaider en faveur du désarmement nucléaire et la non-prolifération des armes de destruction massive, appelant les acteurs sur la scène internationale au règlement du dossier iranien, «sur la base de l’impératif du respect du Droit international», a-t-il indiqué, avant de rappeler «l’attachement» d’Alger «aux droits inaliénables des États, à l’utilisation pacifique de l’atome» telle que garantie par l’article IV du TNP.
Les 5+1 et l’Iran
C’est au terme de huit (8) jours de négociations et discussions entre les ministres des Affaires étrangères représentant les pays du groupe des 5+1 et l’Iran représenté par son ministre des Affaires étrangères, que ces acteurs ont pu adopter la Déclaration de Lausanne sur le dossier iranien.
Qualifié de document historique, par ses rédacteurs, l’opinion internationale et les experts en la question, le document porte sur les solutions qui serviront de base dans l’élaboration de l’Accord final, prévu d’ici à fin juin prochain. Au terme d’un long processus de négociations après plusieurs années de tensions entre les membres du Groupe des 5+1 et Téhéran, le texte final définit les contours des principes permettant l’élaboration du futur accord définitif, prévu fin juin prochain. Il est à rappeler que tout accord final devra être endossé par le Conseil de sécurité des Nations unies, lequel a adopté une série de sanctions, depuis 2006, contre Téhéran sur fond de son dossier nucléaire. À ces sanctions se sont ajoutées celles adoptées dans les relations bilatérales, par les membres du Groupe des 5+1 et celles de l’Union européenne (UE). Si, sur les points contenus dans la Déclaration de Lausanne, Washington a souligné que «les détails de leur mise en œuvre sont encore à négocier», son homologue iranien, s’exprimant sur le document final, Mahamed Zarif, s’est contenté d’évoquer les propos de Kerry, lequel a reconnu qu’«il est impossible de mettre au pas les Iraniens», selon le responsable iranien. Sur la très délicate question de la levée des sanctions, le document prévoit que les mesures unilatérales, américaines et européennes, seront suspendues dès que le respect de ces engagements par l’Iran aura été certifié par l’AIEA. Par ailleurs, si l’Accord final venait à être élaboré et adopté au plus tard fin juin prochain, le Conseil de sécurité procédera à la levée des sanctions. Sur le plan bilatéral, le document de Lausanne prévoit que les mesures unilatérales, américaines et européennes, seront suspendues dès que le respect par l’Iran de ses engagements aura été certifié par l’AIEA, et seront rétablies si l’accord n’est pas appliqué. Nombreux seront les détails techniques sur la table des négociations, en prévision de l’Accord final de juin, mais le volet politique sera amplement abordé au cours de cette phase de négociations, qui devra aboutir à la rédaction du Document final, scellant les relations futures entre les 5+1 et l’Iran.
Pour le chef de la diplomatie iranienne: «Il est hors de question qu’une seule partie lâche du lest, et que l’autre en engrange les dividendes», a-t-il affirmé, avant de préciser qu’«on ne s’attend pas, non plus, à ce que la partie d’en face capitule», indiquant que «c’est donnant-donnant qu’on pourra avancer». Et d’ajouter plus loin dans ses déclarations relatives à la teneur du document de Laussanne que «nos amis ne devront pas l’oublier : nous nous trouvons au début du chemin et les solutions de Lausanne pourront servir de base à un accord», et de préciser que l’essentiel pour son pays «c’est que nos sites nucléaires continueront de fonctionner». Pour rappel, le Conseil de sécurité a adopté six (6) résolutions, dans lesquelles il exigeait la fin de l’enrichissement de l’uranium par l’Iran, l’arrêt du réacteur d’Arak, et la fermeture de Fordow, pour ne citer que ceux-là.
Karima Bennour