Accueil ACTUALITÉ ACCORD D’ASSOCIATION ALGÉRIE –UE : Les prémices d’une révision inéluctable

ACCORD D’ASSOCIATION ALGÉRIE –UE : Les prémices d’une révision inéluctable

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L’ambassadeur et chef de la délégation de l’Union européenne (UE) en Algérie, Thomas Eckert, poursuit ses échanges avec les responsables algériens commencés après sa prise de fonction à la mi-septembre 2021. Hier, il a été reçu par le ministre de l’Industrie, Ahmed Zaghdar, pour passer en revue les relations économiques et industrielles entre l’Algérie et l’UE et les voies de leur renforcement. Ahmed Zaghdar et Thomas Eckert ont également évoqué le programme d’appui de la diversification industrielle et l’amélioration du climat des affaires (PADICA), lancé dernièrement par le ministère  de l’Industrie, en coopération avec l’UE ainsi que les résultats escomptés de ce programme notamment en matière de développement des filières de l’électronique et de la mécanique en Algérie. Auparavant, début décembre, l’ambassadeur de l’UE à Alger avait eu un entretien avec le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, sur les relations commerciales entre l’Algérie et l’UE. À cette occasion, le ministre algérien avait mis en avant la stratégie du gouvernement visant la réduction des importations en tant que priorité. On sait que le gouvernement a inscrit également parmi ses priorités l’accroissement du volume des exportations hors-hydrocarbures. Les pays de l’UE constituent un des marchés sur lesquels compte l’Algérie, à condition que l’accord d’association avec l’UE, signé à Valence (Espagne) en avril 2002, et entré en vigueur le 1er septembre 2005, soit révisé pour créer de meilleures facilitations à l’entrée des produits algériens sur ce marché. Tout le monde le sait, l’accord d’association a permis surtout de gonfler les importations de l’Algérie en provenance des pays de l’UE, avec une part importante de surfacturations. En contrepartie, les exportations algériennes hors-hydrocarbures vers les marchés européens se sont établies à un niveau très modeste. L’accord a été rarement la source d’un flux de capitaux vers l’Algérie pour les besoins d’investissement. Sur le plan économique, les échanges commerciaux avec l’UE ont causé un manque à gagner considérable pour l’Algérie en recettes douanières. En août 2020, lors d’un Conseil des ministres, le président Abdelmadjid Tebboune avait demandé au gouvernement de procéder à une évaluation des accords commerciaux régionaux, dont le principal est l’accord d’association avec l’UE. Lors de la réunion du Conseil des ministres qu’il a présidée dimanche 31 octobre 2021, le Président a été plus précis en donnant des instructions pour « revoir les dispositions de l’accord d’association avec l’UE, clause par clause, en fonction d’une vision souveraine et d’une approche « gagnant-gagnant » en tenant compte de l’intérêt du produit national en vue de créer un tissu industriel et des emplois ». On sait que l’Algérie a manifesté plus que des réticences à l’ouverture de la zone de libre-échange prévue pour 2017 par l’accord d’association, reportée ensuite au 1er septembre 2020 et qui n’a pas encore vu le jour. Lors de la 12e session du Conseil d’association avec l’UE, tenue en décembre 2020, l’Algérie a discuté avec ce partenaire des mesures de révision de l’Accord sur la base de « l’équilibre » entre les deux parties. Pour le président Tebboune «l’accord d’association avec l’UE est le résultat d’une faiblesse de l’État algérien». C’est ce qu’il avait déclaré fin novembre 2021, lors de son entrevue périodique accordée aux représentants de médias nationaux, Le président Tebboune avait toutefois admis la nécessité de maintenir cet accord mais il devrait «être revu», avait-il dit, pour aller de l’avant et corriger les erreurs du passé.
Les Algériens, qu’ils soient dirigeants politiques, opérateurs économiques ou experts, sont unanimes à considérer que, jusque-là, l’accord d’association Algérie-UE n’a servi que les intérêts des pays européens au détriment de l’intérêt national. L’Algérie a commencé à prendre les devants en orientant ses efforts vers le développement de la zone de libre-échange continentale africaine.
M’hamed Rebah

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