Abdelkrim Abada, militant de longue date et ex-dirigeant du FLN, a annoncé sa démission de l’instance dirigeante du parti présidée par Mouad Bouchareb. Un retrait qui vient 24 heures seulement après avoir été installé dans le nouveau staff élargi de l’ancien parti unique. Une situation qui en rajoute au malaise au sein de ce parti. Interrogé hier par «Le Courrier d’Algérie», Abdelhamid Si Affif, membre de l’instance dirigeante du FLN, a estimé que ce n’est qu’un «coup fourré» que vient d’opérer Abada, n’hésitant pas à qualifier sa démission d’«initiative personnelle» sans incidences sur le parti. «Le coordinateur général lui a fait appel pour faire partie de l’instance dirigeante, compte tenu de son passé de militant. Il a assisté. Il a pris la parole pendant le débat. À sa sortie des travaux, il a même fait des déclarations. Mais le lendemain, il a publié un communiqué pour dire le contraire», a indiqué Si Affif. Et d’ajouter : « il me semble que cette manière de faire de la part d’un ancien militant à qui le coordinateur a donné une occasion de siéger au niveau de la direction politique, ainsi que son comportement, sont incompréhensibles et complètement non conformes à la philosophie du parti ». Pour rappel, le FLN a procédé, mercredi dernier, à l’élargissement de la composante de son instance dirigeante à 22 membres, dont le coordinateur Mouad Bouchareb. Cette résolution a été arrêtée au cours d’une réunion tumultueuse tenue au siège du parti à Hydra. Pour le député de Mostaganem, « quand on est militant on ne fonctionne pas de cette manière, on n’essaye pas de chercher une crédibilité ailleurs». Il a ajouté : « C’est une manière qui peut venir d’un militant ordinaire, mais pas de la part d’un moudjahid. Il aurait dû dire dès le départ : “Non ! moi, je n’adhère pas ! je ne viens pas et je n’assiste pas !” Il aurait dû dire “non” au départ parce qu’il a été consulté par le coordinateur ».
Abdelkrim Abada avait justifié, jeudi, sa démission par souci de « se ranger au côté du peuple dans son soulèvement civilisé et honorable ». Chose que nie totalement Si Affif : « Personne, y compris nous, n’est contre les manifestations du peuple. C’est une forme d’expression ». Il renchérit : « Moi je suis militant dans mon parti. Je continuerai à combattre et à lutter dans mon parti et défendre les principes de mon parti, quelle qu’en soit l’issue ». Il récuse aussi l’existence de toute crise interne au sein de FLN. «Il n’était pas dans la direction politique de FLN. On n’entendait même pas parler de lui (de Abada). C’est une initiative individuelle et une manière de se faire entendre, mais je pense que c’est un coup fourré».
H. M.