Construit dans les années 1990, à la sortie sud ouest d’Ain El Kihel (20 km d’Aïn Témouchent), le complexe abattoir avicole, d’une capacité théorique de 8 000 poulets/heure n’a jamais tourné à cette fréquence en raison de plusieurs facteurs venus compliquer d’avantage, par la suite, son fonctionnement et sa gestion.
Confié par le ministère de l’Agriculture de l’époque à l’ORAVIO, direction régionale, le complexe avicole a rencontré de sérieuses difficultés dans son approvisionnement en poulets de chair. En sus, il a été construit dans une région traditionnellement acquise à l’agriculture et à la céréaliculture, alors que l’aviculture était beaucoup plus développée dans la zone de la M’léta et ses environs jusqu’à la limite de la wilaya d’Aïn-Témouchent avec celle d’Oran. Ayant à charge un complexe avicole qui a coûté une importante somme en devises fortes, l’ORAVIO qui avait, auparavant, d’autres complexes n’était pas en mesure de le gérer, nonobstant les différentes démarches entreprises avec l’aide des autorités de la wilaya en vue de booster l’activité avicole, en présentant des facilités aux agriculteurs qui veulent se reconvertir en aviculteurs. Outre ceci, des propositions ont été faites en vue de le céder en partenariat durant la première décennie des années 2000, mais en vain. Ces jours-ci, les responsables dudit complexe tendent la main aux investisseurs et promoteurs désirant lier des partenariats et étendre leurs activités dans ce domaine qui depuis les trois dernières années commence à prendre de l’ampleur, notamment dans la région de Hammam Bou-Hadjar et de plaine de la M’léta. L’extension du complexe à d’autres filières devenait une condition sin qua non, selon les dernières informations qui ont rapporté une réelle possibilité d’impliquer de nouveaux promoteurs voulant investir dans l’unité de production de cachère. Pour l’heure le gérant arrive un tant soit peu à faire fonctionner le complexe avec une production de l’ordre de 3000 poulets/heure pendant 08 heures seulement. Les pourparlers entamés en vue de faire de nouvelles propositions dans le but d’implanter d’autres unités de production de poulets de chair, dans la wilaya d’Aïn-Témouchent et dans les zones situées à quelques kilomètres du complexe avicole. Il est à noter que ces deux dernières années l’abattoir d’Ain El-Kihel participait à l’alimentation du marché local en poulets de chair durant le mois du Ramadhan avec aussi l’ouverture de points de vente au niveau de plusieurs communes. Malgré cette volonté de faire, le complexe n’est pas arrivé à persuader les autres producteurs de lier des contrats avec lui. Présentement on assiste à une production excellente qui a fait baisser les prix du poulet, vendu ce week-end à 200da contre 290 da, la semaine passée. Cependant, des observateurs se posent de nombreuses questions, a priori légitimes, quant à la traçabilité du produit mis en vente. Sur ce point précis, les avertissements devaient parvenir de l’inspection vétérinaire et de la direction de l’agriculture. On ne veut pas véhiculer les rumeurs, mais des contrôles de la qualité s’imposent, notamment dans les abattoirs clandestins qui pullulent de nos jours.
Boualem Boualem