Depuis la prise des premières décisions, soit le 12 mars dernier, concernant la situation sanitaire en Algérie, plusieurs secteurs, notamment l’enseignement supérieur, sont restés à l’arrêt. Jusque-là aucune décision n’a été prise pour déterminer le sort des 1,7 million d’étudiants universitaires.
En effet, après les affirmations des experts sur la stabilité de la situation sanitaire en Algérie, faisant référence au nombre des décès qui est en baisse, selon les chiffres communiqués par le ministère de la Santé, et après la reprise des activités commerciales, le ministre de l’Enseignement supérieure et de la Recherche scientifique, Chems Eddine Chitour, semble prendre les choses en mains. Pour ce faire, il a sollicité les enseignants et les syndicats du secteur à l’effet d’emettre des propositions afin de sauver l’année universitaire 2019-2020 et d’élaborer des rapports sur son évaluation.
Dans un communiqué du ministère, Chitour a appelé la famille universitaire à mettre en place une stratégie pour la reprise des cours durant la période post-pandémie. Ainsi, dans une correspondance sous le n° 547 adressée aux responsables des universités à travers le pays, le MESRS explique que « selon les analyses des experts, les résultats des derniers bilans relevant de la propagation du Coronavirus, Covid-19, en Algérie, semblent positifs et donnent une lueur d’espoir, d’où la reprise des cours qui pourrait avoir lieu bientôt ». Egalement, la même source a précisé que « l’ensemble des universités doit se mobiliser afin de procéder à une auto-évaluation complète de la nouvelle situation et à réfléchir à une stratégie post-épidémique, ainsi qu’à proposer des solutions pour achever l’année universitaire en cours dans les meilleures conditions ».
Selon ladite correspondance, le ministère a demandé qu’on lui fournisse un rapport détaillé sur l’état actuel de l’avancement du programme pédagogique, en faisant référence au niveau de réponse des étudiants face à l’enseignement en ligne, mis en place au début du mois d’avril, afin de remédier au retard provoqué par l’arrêt des cours depuis l’apparition du virus en Algérie. Et au ministre de lancer un appel à tous les responsables et représentants des universités à l’effet de formuler des propositions de solution.
Ce que proposent le CNES et le SNEU
Dans ce cadre, le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) estime qu’un retour aux études est possible dès la fin du confinement, soit le 15 mai, affirmant que la reprise des cours doit être «progressive» tout en garantissant toutes les mesures de sécurité à savoir passages de désinfection, appareils pour le contrôle de la température et la distanciation sociale. Pour le CNES la reprise doit concerner en premier lieu les étudiants de la 3e année licence et la 2e année Master. Les autres spécialités devront reprendre progressivement afin d’éviter les rassemblements des étudiants, proposant dans ce sillage que les cours soient tenus au sein des amphithéâtres en procédant par petits groupes, tout en garantissant les mesures barrières et de sécurité contre la virus du Corona. Selon le président de ce syndicat, Abdelhafid Milat, cette reprise devra se faire en assurant trois ou quatre semaines de cours supplémentaires jusqu’en juin. Ceci, pour pouvoir passer les examens.
Pour sa part, le secrétaire général du Syndicat national des enseignants universitaires (SNEU), Messaoud Amarna, a souligné qu’ « il est nécessaire de commencer à préparer, dès maintenant, la rentrée universitaire de 2020-2021 », en coordonnant avec le ministère de l’Éducation nationale concernant la date et les résultats de l’examen du baccalauréat. Ceci, du fait que les délais d’inscription des nouveaux bacheliers dépendent au ministère de l’Enseignement supérieur.
Sarah Oubraham