Partout la déprime. Des signes qui ne trompent pas. Confirment un réel malaise. Ça ne va pas ? C’est sûr, n’en déplaise aux champions des discours optimistes. Déprime généralisée qui n’annonce rien de bon. Assène la vérité qu’on ne travaille pas assez ou pas du tout. Qu’on ne retient pas les leçons. Qu’on ne fait que parler. Le plus souvent pour ne rien dire. Sinon s’échanger, à longueur de saisons tristes à en mourir côté résultats et «espoirs», des «politesses».
«Philosophes» du sport algérien levez-vous !
Des polémiques sans fin. Aux dégâts énormes. Aux séquelles visibles. Indélébiles. Font mal. Ouvrent de nouveaux chapitres … ouverts sur le pire. Parce que ? On ne travaille pas. Tout simplement. On ne connaît pas, ne veut pas connaître, la vraie définition du long terme. En cette année de (dis)grâce 2015, l’impression (plus que cela, une vérité qu’on refuse de voir) que l’on nous offre, comme toujours, tous les ingrédients de nouveaux échecs. Prévisibles. Programmés. Sortis droit des visions «futuristes» des nouveaux philosophes (c’est ainsi que les appelle le très inspiré président Hammar de l’Entente sétifienne, notre seule et unique satisfaction, notre rayon de soleil qui pourrait signifier que tout n’est peut-être pas perdu et qu’il y a encore du bon à espérer d’une élite en perdition, ou qui n’a pas ou plus le niveau requis) qui ont pris récemment en otage (en football surtout, parce que c’est plus rentable médiatiquement et on peut y dire tout ce qu’on veut, même les pires insanités et on a pu le constater amèrement avant, pendant et après la toute récente CAN qui a permis, par exemple, à nos éminents spécialistes en la matière de s’en donner à cœur joie pour dénoncer une EN coupable à leurs yeux de n’avoir pas su mettre l’Afrique à leurs pieds, qualifiée de tous les maux, jugée loin du compte pour la simple et «bonne» raison que le joueur du cru n’a pas eu sa «chance», que, que, que…) les différents plateaux TV dans ce qui s’apparente, souvent, à des règlements de compte. Qu’ont bien pu nous apprendre nos champions du «tfelsif» (se comptant, pour beaucoup, parmi des techniciens incapables de tenir en place et louant la notion de «stabilité» non sans accepter, toute honte bue, sans remords, de driver trois formations différentes durant la seule phase «aller» marquée, comme toujours, par une vague de limogeages aidée en cela par des coaches transformés, pour certains, en chasseurs de primes, pour ne pas dire des «mercenaires» que la «ch’kara» fait courir dans tous les sens) sinon qu’on est en plein dans les scenarii du pire. Que du football (on parle ici, on précise, du seul championnat national qui ne nous offre pas tellement de raisons de croire à une prochaine remise en cause ni ne pousse tout ce beau monde à œuvrer dans la bonne direction, la même direction qui veut qu’en dehors du travail de formation à la base, les résultats sont connus, et pas de sa «vitrine», l’E.N dont la composante donne du grain à moudre à ses détracteurs mais dont la responsabilité dans le marasme actuel est entièrement engagée), au handball, sport «number one» chez nous en termes de motifs (et il y en eut énormément, tellement) de satisfactions, qui se retrouve au fond du trou à se poser des questions (sans réponses) sur sa lente et inexorable descente aux enfers comme nous le confirme (on ne rentrera pas dans les considérations extra-sportives- c’est une des maladies infantiles d’un sport national incapable de se régénérer et en panne d’idées et de solutions- la calamiteuse, catastrophique et humiliante participation de notre Sept national au dernier Mondial qatari) en passant par pratiquement toutes les disciplines dont il ne faut apparemment plus rien attendre sur une scène internationale (voire continentale et régionale) en profondes évolutions, comme une fatalité s’imposant au fil des sorties lamentablement ratées.
À trop tirer sur la sonnette d’alarme…
Fatalité qui veut que le bonnet d’âne, le tablier de dernier de la classe va si bien à nos sportifs. L’année 2015, c’est une évidence, plus que sûrement, n’annonce pas que du bon. Rien de bon. Une EN de football (à laquelle on peut accorder de très larges circonstances atténuantes et qui promet beaucoup, peut-être la seule belle promesse dans cet océan de déceptions emportant tout sur leur passage) qui revient bredouille de son périple africain de Guinée Équatoriale, un «sept» national d’une faiblesse inouïe et rendant compte des luttes intestines agitant la fédération en charge de la gestion de la discipline et, partant, de l’incroyable gâchis dont on mesure aujourd’hui les immenses dégâts, et le reste de disciplines aphones et dont on n’entend absolument rien alors que, partout dans le monde, la préparation aux J.O d’été (Rio De Janeiro 2016, c’est-à-dire dans un petit délai de 18 mois) est entrée dans sa phase terminale, les objectifs (on parle bien sûr des prétentions) arrêtés. Ça ne va pas. Ça ne peut pas aller quand des signes, qui ne trompent jamais, rendent compte de la réalité amère, nous parviennent cycliquement, aussi souvent qu’on désespère, de nos petites catégories. D’une relève jetant les bases d’un avenir en pointillés, le dernier exemple en date, la dernière leçon «magistrale» étant assénée, bien malgré elle, par la sélection nationale cadette «garçons» de handball qui s’est inclinée face à l’Egypte (40-12) dans le cadre de la 1ere journée de la 12e édition du Championnat méditerranéen, qui s’est déroulé du 15 au 22 février en cours, à Pescara (Italie). Les Verts, qui ont affronté (on ne s’arrêtera pas sur les résultats, le naufrage face aux petits «pharaons» suffit largement à notre peine et à enfoncer le clou, à remuer le couteau dans des plaies béantes depuis Doha) par la suite le Monténégro, l’Espagne, la Turquie, Chypre, la France puis l’Italie, ont donc rendu une très mauvaise copie. Mis de l’eau au moulin des algéro-pessimistes dont nous faisons, bon gré mal gré, partie. Tiré un peu plus sur la sonnette d’alarme sans assurance d’être remarqués. Parce qu’on tournera trop vite la page. Comme à chaque déculottée. Comme le veut la tradition maintenant installée durablement : une tradition où la notion de travail ne figure pas au dictionnaire de l’écrasante majorité de nos dirigeants sportifs. Pescara ça ne vous dit rien? Izmir, Maputo et bien d’autres escales douloureuses vite oubliées? Pescara et nos cadets en handball, s’ils ajoutent un peu plus à la morosité ambiante, passeront-ils sans dégâts? A ceux qui ont la réponse nous rassurent (difficile exercice, sauf pour les démagogues) que non. Sauf qu’il est un peu trop tard. La refonte annoncée ? Un «wait and see» à en mourir. Déjà-vu !
Par Azouaou Aghiles