Récemment, le nouveau président de la LFP, Abdelkrim Medouar, a réitéré sa vision sur le professionnalisme en Algérie. Il a tout simplement qualifié d’échec cette expérience qui s’apprête à entamer sa neuvième saison. Il faut dire que Medouar n’est pas le seul à faire un tel constat. Le tout premier président de la LFP, Mohamed Mecherara, a lui aussi brossé un tableau noir sur le professionnalisme algérien, instauré, rappelle-t-on, par l’ex-président de la FAF, Mohamed Raouraoua. «On ne s’est pas précipité puisqu’on a pris tout notre temps et on a beaucoup réfléchi au dossier avant de se lancer. 8 ans après, je le dis ouvertement et je l’assume, nous avons échoué. Au départ, notre objectif était de préparer les meilleurs clubs algériens à devenir des clubs professionnels et former ainsi un petit championnat dans ce niveau sans toucher à la D1. Dans cette démarche, nous avons bénéficié d’une aide financière colossale de l’état, mais nous n’avons pas su en profiter car aucun club, de nos jours, ne répond au cahier des charges». A ce propos, il y a lieu de souligner que les mesures d’accompagnement décidées par le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, au profit des clubs professionnels, arrivent désormais à terme, après que les pouvoirs publics eurent mis énormément d’argent au profit de ces clubs tout au long des huit précédentes saisons, sans pour autant que ces clubs n’en profitent pour donner des assisses solides à leurs sociétés sportives par actions. Ces dernières sont pratiquement toutes au bord de la faillite. Et ce n’est d’ailleurs pas Mecherara qui va nous contredire. En effet, l’ancien dirigeant a évoqué également les grandes lignes de la stratégie adoptée par la FAF en ce temps là, insistant au passage sur la formation des managers de club de haut niveau qui demeure à ses yeux un élément plus qu’important pour la réussite d’un club. « Il y a 6 ans, nous avions suggéré au MJS de réduire de 2 millions de dinars le budget destiné au fonctionnement des clubs chaque année et qui est de 25 millions de dinars, afin de consacrer cette somme d’argent à des bourses de formation de management à l’étranger. On projetait, sur 5 ans, de mettre à la disposition de chaque club 20 cadres supérieurs. Mais cela n’a pas marché car quelques personnes n’étaient pas animées d’une bonne volonté pour faire changer les choses», regrette l’ancien bras droit de Raouraoua. Un constat forcément amer pour cet homme d’expérience qui a finalement préféré prendre du recul dans ce monde particulier du football algérien où l’amateurisme est décidément bien enraciné. Et même s’il a collaboré avec le nouveau président de la FAF, Kheïreddine Zetchi, cette collaboration n’a pas pris beaucoup de temps, puisque le passage de Mecherara au sein de la nouvelle instance fédérale fut de courte durée, sans doute parce qu’il a dû se rendre compte que les choses n’allaient pas encore changer. H. S.