La 3ème édition des «Conversations régionales pour la Prévention de l’extrémisme violent dans la région sahélo-saharienne», initiées par le ministère des Affaires étrangères, qui s’ouvrent aujourd’hui et se poursuivront jusque dans la soirée de lundi prochain à Alger, s’inscrivent sous le thème «Investir dans la paix et la prévention de la violence dans la région sahélo-saharienne».
Ces « Conversations » sont organisées avec le soutien de l’Algérie, du Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), de l’Institut international pour la Paix (IPI), du Département fédéral des Affaires étrangères de la Suisse (DFAE) et du Centre africain d’Études et de Recherches sur le Terrorisme de l’Union africaine (CAERT).
Une soixantaine de participants est attendue à ces Conversations, issus de la région Sahel-Sahara (Afrique du Nord, Afrique de l’Ouest et Afrique centrale), indique les organisateurs, citant des dirigeants politiques et parlementaires, des représentants de la société civile (notamment des associations de femmes et de jeunes), des autorités religieuses et traditionnelles, des chercheurs, des représentants des forces de défense et de sécurité, des médias (dans leurs capacités d’experts), ainsi que des gouvernements et des organisations régionales et internationales. L’initiative des « Conversations régionales pour la prévention de l’extrémisme violent » vise à créer un « espace d’appropriation de l’approche de prévention de la violence dans l’espace sahélo-saharien », souligne le MAE. Hamata Ag Hatafaye, ancien chef de la rébellion de 1991 et analyste politique très écouté tant à Bamako qu’au Nord-Mali, explique au « Courrier d’Algérie » qu’ « on ne peut pas stabiliser le Sahel sans l’Algérie». Hamata estime qu’ «on ne peut pas stabiliser le Sahel tant que c’est la France qui est à l’avant-garde». Sa justification procède par un argument simple : « L’Algérie a plus intérêt à ce que le Sahel se stabilise que la France». Aussi, dit-il «il faut que les forces notamment les bases militaires françaises et étrangères d’une manière générale quittent le Sahel pour aborder un dialogue constructif pour stopper les hostilités». Les mécanismes militaires de lutte contre l’insécurité au Nord-Mali sont en train de tourner à l’échec les uns après les autres.
Dans une précédente communication, Hamata nous avait averti que « le G5S serait dangereux pour les populations civiles, car il donne l’occasion aux armées nationales non respectueuses des droits humains de gérer la sécurité». Et c’est pratiquement ce qui est en train de se passer, avec notamment le rejet des populations du Nord de toute intervention militaire et l’incapacité du G5S d’être réellement à l’écoute des populations, sans l’adhésion desquelles rien alors ne serait concevable.
Rappelons que les 1éres et 2émes éditions des « Conversations régionales » ont eu lieu, respectivement à Dakar (Sénégal) en 2016 et à N’Djamena (Tchad) en 2017, à l’issue desquelles «les quatre partenaires, forts du soutien de l’Algérie, se sont engagés dans l’organisation de cette 3ème édition».
I.M. Amine