Pour passer à l’exportation, en bonne et dû forme, de nos produits agricoles, il est impératif que toute la chaîne de l’activité agricole, acteurs directes et indirectes, sorte de la spirale des problèmes récurrents dans lesquels le secteur est plongé, car «victime du pétrole» durant des décennies, selon l’invité, au Forum du Courrier d’Algérie, hier, l’expert Aïssa Manseur.
Pour l’expert consultant en agriculture, Aïssa Manseur, le secteur de l’agriculture a besoin d’une «politique agricole basée sur une stratégie prospective et s’inscrivant dans le concept du développement durable » pour répondre aux besoins du marché et du consommateur locaux, d’abord, et partant se diriger vers l’export, même si, cette activité , pour l’invité, du Forum du Courrier d’Algérie, peut être «mener en amont » selon son propos. Le développement de l’agriculture est aujourd’hui, pour cet expert «plus qu’une nécessité, une priorité» dira-t-il, car il y va, poursuit-il «de l’avenir de l’Algérie et des générations futures ». Reconnaissant que des enveloppes financières «colossales» ont été déboursées pour l’essor de ce secteur, outre celles qui lui sont «réservées annuellement » vue qu’il s’agit, d’«un secteur stratégique» tient-il à rappeler mais, pour l’invité du Forum, «les résultats escomptés n’ont pas été atteints» déplore l’expert des questions agricoles. Plus explicite, il dira que « tout programme de développement de l’agriculture doit conduire inéluctablement à l’autosuffisance alimentaire» et de poursuivre «sans l’associer à la sécurité alimentaire qui n’est pas du seul ressort du secteur de l’agriculture» a-t-il relevé. Évoquant, tout au long du forum, de nombreux problèmes récurrents et persistants freinant l’essor effectif de l’activité agricole, De la mauvaise gestion des finances qui lui sont alloués, de l’absence de suivie et de contrôle rigoureux des intervenants, de l’insuffisance; voire l’absence d’ infrastructures de stokage, de réseaux de distributions du produit agricole, outre des intervenants motivés par le gain rapide et facile, dont les intermédiaires, entre les différents maillons de la chaîne, à savoir : de l’agriculture au consommateur, des pratiques générant bon nombre de problèmes, qui bloquent le secteur à être dans une activité pérenne, durable et génératrice de richesses pour le pays. Prônant «une politique agricole qui atteint l’autosuffisance alimentaire» l’invité du Forum, insiste que celle-ci doit impérativement inclure le souci « de la préservation des ressources naturelles dont les terres agricoles et l’eau pour les générations futures», comme le stipule, faut-il le rappeler, la Loi fondamentale, dans l’article 9 de la Constitution. Autre préoccupation que l’expert agricole et consultant à l’export le secteur de L’agriculture étant un domaine sensible devant avoir une attention particulière et un traitement spécifique», ce secteur, selon lui, «ne peut jamais être traité sur le même pied d’égalité, comme d’autres secteurs » citant notamment «l’accès aux crédits ». Il en appelle à l’implication des spécialistes, des ingénieurs agronomes, des instituts spécialisés et de recherche en la matière, dans l’accompagnement de l’agriculteur, notamment le plus vulnérable, en vue d’atteindre plusieurs objectifs, dont, la transmission de nouvelles pratiques agricoles, l’accessibilité à l’information outre l’introduction de nouvelles techniques dans l’activité agricole, pour un meilleur résultat du produit et une activité pérenne, outre changer les mentalités, notamment en matière de la question des assurances, qui fait défaut, à ce jour, alors que l’activité agricole est soumises à des risques majeurs de catastrophes naturelles, pour ne citer qu’elles. Déplorant que les démarches entreprises par les pouvoirs publics, laissent souvent le paysan qui travaille la terre et fait face aux aléas des saisons, quand celles-ci ne sont pas clémentes, à « mi-chemin», qui finit, au bout du compte à «abandonner son activité» outre «le bradage des terrains fertiles» des inquiétudes outre tant d’autres disfonctionnements, des pratiques nuisibles et des problèmes persistants, mettant à mal l’activité agricole et sa pérennité, une inquiétude que l’expert exprime par son interrogation « où va-t-on ainsi à et à ce rythme ? » a-t-il lancé, hier. Pour lui, il est « inconcevable» de voir, à ce jour, que l’Algérie continue «d’importer des quantités importantes» de blé, alors que le pays est en mesure d’assurer ses besoins, en la matière, comme c’est le cas pour d’autres produits, appelant, par ailleurs, à s’éloigner du slogan «d’aller sur la voie de production dans le secteur agricole», pour, a-t-il souligné «s’y inscrire réellement, aujourd’hui avant demain» a-t-il lancé. Et d’affirmer, que «ni l’UNPA, ni les chambres agricoles ne jouent leurs rôles respectives» au vue des défis à relever, après avoir indiqué auparavant que «l’absence de vision et de stratégie pour ce secteur » fait que celui-ci a été et continue d’être «la victime du pétrole» selon son propos, alors que tout le monde s’accorde à dire que «l’agriculture est l’alternative pour sortir de la dépendance des hydrocarbures.»
Karima Bennour