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Cinéma : «Jusqu’à la fin des temps» de Yasmine Chouikh présenté à Alger

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Le long-métrage de fiction «Jusqu’à la fin des temps» de Yasmine Chouikh, un procès sur le conservatisme rigide et l’intolérance, a été présenté en avant première nationale lundi, à Alger, en présence de la réalisatrice et l’équipe artistique du film.

Premier long-métrage de Yasmine Chouikh, «Jusqu’à la fin des temps» raconte en 90 mn une aventure amoureuse inaboutie née dans un cimetière. Ali, un fossoyeur septuagénaire et gardien de cimetière (Sidi Boulekbour), haut perché sur une montagne, accueille des familles qui viennent se recueillir sur les tombes de leurs proches. Djoher, veuve septuagénaire qui visite pour la première fois ce cimetière pour se recueillir sur la tombe de sa sœur, morte après avoir fui son foyer familial à cause de la violence, rencontre Ali à qui elle demande de préparer, de son vivant, ses funérailles. Surpris au départ par sa demande peu commune, le gardien des morts comme le surnomment les habitants du village, finira par satisfaire la demande de cette femme désespérée qu’il a accompagnée dans les préparatifs de ses propres funérailles. Les rencontres successives entre Djoher et Ali ont conduit un rapprochement émotionnel entre ces deux septuagénaires, réunis dans ces lieux sinistres où la mort et l’amour ont trouvé un espace commun d’expression. Devant le refus de Djoher d’accorder la demande en mariage du fossoyeur, ce dernier n’a pas trouvé mieux que de quitter les lieux où il a passé une partie de sa vie. En filigrane, le film porte un regard critique sur le mode de vie rural et la condition de la femme dans une société intolérante et rétrograde, décrite à travers des clichés «réducteurs» et «ironiques» sur des croyances et pratiques rétrogrades. Optant pour des plans larges et décors naturels traduisant le milieu rural dans lequel se déroule cette histoire, la réalisatrice a réussi à redonner vie à des lieux réservés aux morts et en faire un lieu de vivre-ensemble où l’amour se substitue à la mort. L’ambiance procurée par les visites régulières d’un mausolée jouxtant le cimetière, a donné au film une certaine action malgré le choix de la réalisatrice de restreindre l’histoire du fossoyeur dans un espace clos, le cimetière en l’occurrence. Les comédiens -pour la plupart ont fait leur première apparition sur le grand écran- ont brillé par leur jeu spontané et leur langage (oranais) plutôt «accrocheur», comblant ainsi leur manque d’expérience dans le cinéma. Les dialogues ont servi à définir la nature des rapports (sociaux) entre les différents personnages, confrontés aux mêmes problèmes de société. Excepté l’actrice Djamila Arres, célèbre pour son rôle principal dans le feuilleton télévisé «Chafika Baâda likaa» et Djoher et Imane Noël, le casting était composé de comédiens débutants à l’image de Boudjemaâ Djilali, qui incarne le personnage principal de ce film (le fossoyeur). Co-produit par «Making of film» et le Centre algérien du développement du cinéma (Cadc), «Jusqu’à la fin des temps» est financé en partie par le Fonds de développement de l’art ,de la technique et de l’industrie cinématographique (Fdatic) . Présenté en compétition en décembre dernier au 14e Festival du film de Dubaï (Emirats arabes unies),le film a bénéficié d’un soutien financier à la post production par un programme émirati dénommé «Indjaz». «Jusqu’à la fin des temps» sortira dans les salles en Algérie le 26 mars. Auteure de scénario de plusieurs courts-métrages, Yasmine Chouikh, en a réalisé deux «El Bab» (2006) et «El Djinn» (2010), en plus d’une série pour la télévision algérienne diffusée en 2015.

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