La visite de travail qu’effectuent aujourd’hui, les deux ministres de la République bolivarienne du Venezuela, des Relations extérieures, Delcy Eloina Rodriguez Gomez et du Pétrole et des Mines, Nelson Martinez intervient dans le cadre de «la concertation traditionnelle» entre Alger et Caracas «face à l’instabilité du marché pétrolier» a souligné le département ministériel de Ramtane Lamamra, dans un communiqué, jeudi dernier.
La rencontre des responsables vénézuéliens avec leurs homologues algériens, notamment ceux en charge du secteur pétrolier intervient, au moment ou la question de proroger au-delà du mois de juin prochain, l’accord de l’Opep de réduction de la production pétrolière, entré en vigueur début janvier dernier pour une durée de six mois. Notons que la ministre des Relations extérieures, Delcy Eloina Rodriguez Gomez a eu à exercer diverses charges dans l’administration publique, dans son pays, dont directrice des Sujets Internationaux au ministère de l’Energie et des Mines en 2003, vice-ministre des Relations extérieures pour les Relations avec l’Europe en 2005. Elle fût nommée, en décembre 2014, par le président Vénézuélien, Maduro, au ministère des Relations extérieures, en remplacement de Rafaël Ramirez, nommé ambassadeur du Venezuela au Nations unies.
La visite de ces deux responsables vénézuéliens à Alger, sera l’occasion pour les responsables, de procéder à «une évaluation de l’état de la coopération bilatérale» entre Alger et Caracas et à l’examen aussi « des voies et moyens » pour renforcer davantage leur relation bilatérale et l’élargir à d’autres domaines. Etant abordée par des responsables des pays membres de l’Opep, dont son président, le ministre Qatari, Mohamed Saleh al-Sada, la question de prorogation de l’accord de l’Opep sur la limitation de la production pétrolière sera, sans nul doute, un des sujets qu’aborderont, Bouterfa et son homologue Nelson Martinez, aujourd’hui à Alger. Mercredi dernier, après avoir déclaré que le marché pétrolier «réagit bien et vous pouvez voir la baisse de l’offre» Mohamed Saleh al-Sada, ministre de l’Energie du Qatar et président de l’Opep s’est exprimé sur la question de prorogation dudit accord, indiquant «que si le besoin s’en faisait sentir, sa reconduction serait envisagée» a-t-il précisé. Abordée également, par le ministre iranien du pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, celui-ci a déclaré que « la question mérite d’être étudiée avant que l’organisation ne prenne une décision» a-t-il souligné, lors d’une rencontre avec son homologue vénézuélien, Martinez. Il est à rappeler qu’ en application de l’accord d’Alger, les pays de l’Opep avaient convenu, fin novembre dernier, de réduire leur production de 1,2 millions de barils par jour, (mb/j), applicable dès début janvier passé, pour une durée de six mois renouvelables, dans l’objectif de stabiliser le marché pétrolier mondial marqué par une offre excédentaire, à l’origine de la chute de la valeur du baril de l’or noir. Si Alger et Caracas avaient œuvré dans la même direction, pour voir les membres de l’Opep et non Opep conclure l’Accord sur la réduction de pétrole, il sera de même, pour sa reconduction, dans l’objectif de maintenir l’équilibre, entre l’offre et la demande sur le marché pétrolier.
D’autant plus qu’un marathon de négociations et de rencontres ont précédé les accords de limitation de l’offre pétrolière, l’un conclu au sein de l’OPEP, et le second avec ses partenaires non membres du Cartel, dont la Russie. Autres questions qui figureront lors des des échanges de vues et de concertations entre les ministres Bouterfa et Martinez, celles relatives au comité de surveillance des accords de l’Opep et de ses partenaires, dont Alger et Caracas sont membres. Il est à noter que si les questions économiques, notamment celles ayant trait à l’activité et le marché pétrolier occuperont une place importante, lors de la visite à Alger, aujourd’hui, des deux ministres de la République Bolivarienne, des Relations extérieures, Delcy Eloina Rodriguez Gomez et du Pétrole et des Mines, Nelson Martinez, les questions politiques ne seront pas absentes, et seront abordées, sur fond de la teneur et la portée des relations entre les deux pays.
Karima Bennour
