Si l’action du gouvernement portant modernisation et digitalisation du service public n’a pas manqué de recueillir le satisfécit auprès des citoyens, les résultats de la mise en œuvre du programme, par contre, laissent à désirer et déçoivent outre mesure les usagers.
En la matière, l’opération d’inscription en ligne pour l’obtention de la Carte nationale d’identité biométrique (CNIB) fait cas de figure. C’est en tout cas le constat relevé par plusieurs usagers qui se sont pleins de multiples tracasseries auxquelles ils font face pendant les inscriptions. Le dysfonctionnement s’observe sur l’interface d’utilisateurs disponible à cet effet sur le site du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales (MICL) «https://passeport.interieur.gov.dz». Pour rappel, l’opération d’enregistrement électronique a été lancée en septembre dernier à l’effet d’éviter aux citoyens les déplacements vers les enceintes administratives, que l’on sait, en proie à une bureaucratie criante. Elle concerne les personnes détentrices d’un passeport biométrique parmi celles désireuses d’obtenir le fameux sésame, tant convoité. Ainsi, il suffirait qu’un citoyen communique ses coordonnées telles que demandées via cette interface internet, pour qu’il reçoive sa CNIB quelques jours plus tard, puisqu’il dispose déjà du dossier y afférent unique, lequel étant valable pour les deux documents biométriques. Mais, peine perdue depuis ces derniers jours, puisqu’une simple tentative d’enregistrement sur ce site web s’avère infructueuse, de l’avis de plusieurs usagers qui ont témoigné de leur calvaire. «J’ai effectué plusieurs tentatives pour m’inscrire, moi et les membres de ma famille, en vain. Le problème en fait, c’est que je n’ai pas pu obtenir de résultat une fois que j’ai terminé de remplir le formulaire en ligne qui consiste à décliner le numéro d’identification national et celui du passeport», a déploré, fort à ce propos, l’un des usagers, résidant à Alger. Du coup, les utilisateurs ne savent plus à quel saint se vouer dès lors qu’ils sont contraints de subir, impuissants, et encore une fois, une telle situation désobligeante à l’origine d’un dysfonctionnement à répétition du système informatique. Pourtant, les outils internet sont conçus justement pour dissiper les épreuves endurées par l’usager. À cet égard, il faut dire que la politique des pouvoirs publics ne souffre d’aucun doute, pour peu qu’elle soit accompagnée surtout par des moyens plus fluides à l’utilisation. À l’ère où les nouvelles technologies de l’information et de la communication sont à portée de la main, il devient inconcevable aujourd’hui pour qu’un secteur aussi sensible que le service public reste à la traîne. Les exemples en la matière y sont légion. Pendant ce temps, les responsables des administrations locales font part de résultats jugés «satisfaisants» en matière du quota des CNIB délivré depuis le début de l’opération. Rien qu’à Constantine, quelques 83 938 documents ont été remis à leurs intéressés au courant de ce mois de janvier, apprend le chef de service de la circulation des personnes au niveau de la DRAG de cette wilaya. Cependant, il convient de s’interroger dans quelles conditions les demandeurs ont obtenu le document d’identité, mais surtout à quel prix ? Sur ce point, ce responsable a avoué effectivement qu’«il y’a perturbations et lenteurs» sur le réseau de demande en ligne. Dans tous les cas de figure, il n’y a aucune raison qui puisse expliquer le fait que la démarche informatique se passe le plus normalement du monde dans une circonscription administrative donnée et qu’elle l’est pas dans une autre. Ceci, dans la mesure où le service électronique cité est centralisé au niveau du MICL. À rappeler que les défaillances soulignées ne sont malheureusement pas l’apanage de la seule plateforme web de ce ministère. Tout le monde se rappelle en effet des saturations répétitives décriées par les souscripteurs au programme de l’Habitat AADL, concernant le lancement des opérations de choix des sites de logements.
Farid Guellil