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Affaire RHB : Le Conseil national de l’Ordre des médecins poursuit en justice Zaibet

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Le président de l’Ordre national des médecins (ONM), Mohamed Bekkat-Berkani, a nié que son organisation ait intervenue, tardivement, pour alerter les pouvoirs publics et mettre en garde les diabétiques contre les complications de complément alimentaire RHB (appelé aussi “Rahmet Rabbi”), affirmant, par la suite, que des poursuites judiciaires ont été entamées. Répondant à une question du«Courrier d’Algérie» sur le sujet, lors du Forum d’El-Moudjahid tenu hier, Bekkat Berkani a indiqué que «le conseil de l’Ordre des médecins a alerté, à temps, les pouvoirs publics que le RHB n’est pas enregistré comme étant un médicament approuvé dans le traitement d’une maladie aussi chronique que le diabète. Nous avons établi un rapport à base des constats des médecins sur le terrain et le présenter au ministère de tutelle». Berkani a affirmé, en outre, que l’inventeur de RHB, Toufik Zaitete, n’est reconnu, ni comme un inventeur ni comme un médecin, affirmant que «cette personne n’est pas inscrite au sein de l’Ordre des médecins comme étant un docteur en médecine ni comme un pharmacien, on est allé même à interpeller un responsable chargé des affaires des universités suisses qui a affirmé qu’il n’a jamais été inscrit à l’université de Genève». Berkani s’est même moqué de la qualité d’inventeur donné à Toufik Zaitete par les médias, en se demandant «croyez-vous que les grands laboratoires pharmaceutiques auront laissé filer entre leurs doigts son invention si elle était vraiment miraculeuse?».
Devant les journalistes, il a même lancé «s’il a vraiment un médicament miraculeux, alors il mérite un prix Nobel!». Il s’est dit même être irrité devant «cette campagne médiatique éhonté, par le roulai d’une chaîne de télé privée, qui parlait des effets miraculeux de ce médicament pendant 3 mois». Berkani a confirmé que l’organisation qu’il préside a déposé une plainte contre Zaibete pour les torts qu’il a causés à la notoriété de métier de médecin. «Des préparations ont été entamées avec un partenaire pharmaceutique et des avocats pour lancer des poursuites contre Zaibete, pour usurpation de fonction de médecin, faux et usage de faux et pratiques pharmaceutiques illégales» affirme-t-il.
À une autre question sur la commercialisation de complément alimentaire dans certaines pharmacies, Berkani a répondu que sur ordre du ministère de tutelle le complément est retiré des officines et que celles qui continuent encore à le commercialiser seront sanctionnées, voire écarter de la corporation. Tentant des explications pour ce fait, Berkani a estimé que «ce charlatan (l’inventeur de RHB) a profité des dysfonctions de l’administration de la santé» concluant qu’«on ne peut pas proposer des solutions administratives au problème qui relève de la santé ».
Berkani a reconnu, toutefois, que des citoyens continuent encore à demander ce complément alimentaire et qu’il a été lui-même interpellé par des citoyens lui reprochant le fait d’avoir suspendu ce médicament. Dans la foulée, l’interlocuteur a considéré que le désespoir et le malaise du citoyen devant la précarité des infrastructures sanitaires et les services proposés, le poussent à perdre confiance dans la médecine moderne et à recourir à des guérisseurs populaires (rakis) et des herboristes pour se faire soigner. Berkani a renvoyé la prise de conscience tardive du gouvernement sur le RHB à l’absence d’un organisme de prévention doté de fortes prérogatives. Selon lui, beaucoup de produits parapharmaceutiques et agroalimentaires commercialisés dans le pays sont nuisibles à la santé. «L’État investit beaucoup d’argent dans les programmes d’importation des médicaments, soutout les médicaments anti-cancer, alors qu’on pourrait faire optimiser ces dépenses par une campagne de sensibilisation très ciblée, ce qui est le rôle d’un office de prévention» explique-t-il. À la veille de la présentation de l’avant-projet de loi au débat au Parlement, Berkani a regretté le fait de ne pas avoir associé son organisme dans l’élaboration de ce projet de loi par le gouvernement qui continue à les considérer comme un «mal nécessaire». Par ailleurs, Mohamed Berkani a salué les nouvelles dispositions contenues dans la nouvelle loi sur la santé, regrettant, de même, que 10% des dispositions traitent des questions pénales et de cas d’incrimination de médecins coupables de commettre des erreurs professionnelles.
Il a estimé que le salut du système de la santé ne viendrait qu’«en organisant un conseil de gouvernement pour la santé, incluant tous les ministères, à l’instar de la Sécurité sociale et l’enseignement supérieur». Dans le même sillage, Berkani a appelé à valoriser beaucoup plus le rôle de l’Agence nationale des médicaments en lui octroyant plus de prérogatives à ‘image de FED des États-Unis et de ANSM en France.
Hamid Mecheri

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