L’exposition collective « Al-Tibak », inaugurée jeudi soir au Musée national du Bardo à Alger, a regroupé pour sa 4ème édition, les œuvres d’arts visuels de onze artistes contemporains algériens et étrangers.
Organisée par le collectif « Asswad », l’exposition propose une vingtaine d’œuvres contemporaines alliant entre graffitis, photographie, calligraphie et peinture, réalisées par des artistes du Maroc, d’Italie, d’Allemagne, de Finlande en plus de l’Algérie. Les œuvres évoquent des thèmes divers tels que l’histoire, la vie, l’amour, la femme et la solitude, interprétés par des styles artistiques notamment la photographie et la vidéo. L’artiste Amel Ben Mohamed explore le drapé, art d’agencement des étoffes et des plis des vêtements représentés en peinture ou en sculpture, à travers trois tableaux imprimés sur toile. Diplômée de l’École des Beaux-arts, cette jeune artiste qui s’intéresse également à la photographie, invite au mouvement à travers des prises de vue qui cristallisent des pensées et des sensations. Ses réalisations, explique-t-elle, s’inspirent d’une « expression instinctive qui transmet une vision intime et émotive », imprégnée de tout ce qu’elle ressent. Ses œuvres transmettent une poésie et une sensualité imprimée à travers les formes, l’ombre et la lumière. Toujours dans le registre de la photographie, l’artiste marocain Mounir Fatmi, s’intéresse, pour sa part, à la singularité et à la mort dans « La lumière aveuglante », un tableau en noir et blanc sur lequel se greffent des images prises en bloc opératoire. Proche de l’art graphique, Hind Faiza explore à sa manière ce genre à travers des images détournées d’un spectacle du chorégraphe algérien Ahmed Khamis pour en faire un tableau intitulé « hab echbab » (Acné) qui, dit-elle, symbolise la tendresse de la femme et le rapport de celle-ci avec l’homme. Riche en couleurs, son tableau porte un regard contemporain sur la femme, dévoilée à travers une approche « esthétique et idéologique ». L’artiste italien Claudio Burel, évoque, pour sa part, dans « Vivre dans une boite », une de ses œuvres présentées au public algérien, le thème de la solitude. Peintre autodidacte, son style allie entre la peinture classique et les nouvelles technologies utilisées pour (re) produire des impressions photographiques retouchées. L’artiste se distingue surtout par l’utilisation des images provenant des projections informatiques. Sa compatriote, Elena Bellanton, explore, quant à elle, le filon de l’art visuel dans un film intitulé « The fox and the wolf: struggle for power (Le renard et le loup: la lutte pour le pouvoir). Ce duel est symbolisé par deux danseurs de tango qui portent des masques d’animaux. Les danseurs évoluent dans l’espace où se réunissent habituellement les chefs d’État en visite en Italie. Déroulé sur un fond audio, le spectacle inspiré d’un recueil (The Wolf Man) du fondateur de la psychanalyse Sigmund Freud (1856-1939) met en relief le concept de pouvoir dans la relation du couple à travers la danse Tango où l’homme conduit et la femme suit les mouvements. L’exposition « Al-Tibak » est visible gratuitement jusqu’au 31 octobre au Musée national du Bardo d’Alger.