Le déclin de notre économie se poursuit d’année en année. Ainsi, le rythme de la croissance a ralenti durant le 3ème trimestre 2015 en atteignant 3,3% contre 5% durant à la même période de l’année 2014, selon un rapport de l’Office national des statistiques (ONS).
En valeur, le PIB nominal global (avec prise en considération de l’évolution des prix) s’est établi à 4.155,2 milliards de dinars au 3ème trimestre 2015 contre 4.334,3 milliards de dinars à la même période de 2014.Cet affaiblissement est dû aux mauvais résultats du secteur des hydrocarbures, qui est de nouveau dans une situation de diminution importante de son activité, explique l’ONS. Cela se traduit précisément par une décroissance de 1,3% de ce secteur dont la valeur ajoutée est passée à 794,7 milliards de dinars au 3ème trimestre 2015 contre 1.197,4 milliards de dinars au même trimestre de 2014. Le ralentissement de la croissance du PIB est causé également par les secteurs des mines et carrières, des cuirs et chaussures et des industries diverses qui ont été marqués par une décroissance avec, respectivement, – 4,8%, -6,8% et -19%, toujours par rapport à la même période comparative. Néanmoins, le PIB hors hydrocarbures s’est relativement amélioré en enregistrant une croissance de 5% au 3ème trimestre 2015 contre 4,6% à la même période de 2014. Par secteurs d’activités, l’industrie, l’agriculture et le bâtiment, travaux-publics, hydraulique (BTPH) ont enregistré les taux de croissance les plus importants. Ainsi, le volume de la valeur ajoutée du secteur de la construction (BTPH, y compris les services et TP pétroliers) a progressé de 6% au cours du troisième trimestre 2015, contre 6,3% à la même période de 2014, passant ainsi à 487,3 milliards de dinars contre 456,2 milliards de dinars. De même, le secteur agricole a affiché un taux de croissance de 5,5% au 3ème trimestre de l’année 2015. En valeur, le PIB agricole (y compris la sylviculture et pêche) est passé à 490,4 milliards de dinars contre 443,6 milliards de dinars. à son tour, la valeur ajoutée générée par le secteur industriel a enregistré une évolution de 5,5% passant à 223,6 milliards de dinars contre 213,02 milliards de dinars. Ce sont les industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques et électriques, ainsi que les activités du bois et papier qui ont contribué le plus à cette croissance avec des hausses de leur PIB respectivement de 10,3% et de 10%. Les autres activités industrielles (eau et énergie, alimentaires, et matériaux de construction) ont enregistré des croissances respectivement de 7,8%, de 7,1% et de 6,3%, alors que celles des activités de chimie, caoutchouc et plastique ont été de 3,8%, et le textile de 0,3%.
Par ailleurs, la valeur ajoutée des services marchands continue d’apporter une contribution positive à la croissance économique nationale, même si elle est en léger recul par rapport au 3ème trimestre 2014, avec 4,9%. Ce secteur inclut les activités des transports et communication, du commerce, des hôtels, cafés et restaurants, des services fournis aux entreprises (consulting et services en dehors des institutions financières) et des services fournis aux ménages (médecins, avocats…). En valeur, le PIB de ce secteur a été de l’ordre de 1.147,8 milliards de dinars contre 1.049,8 milliards de dinars, représentant l’apport le plus important, à savoir, plus 27,6% de la valeur du PIB global. De son côté, le secteur des services non marchands (administrations et services publics) a réalisé un taux de croissance de 3,4% avec une valeur de PIB passant à 677,3 milliards de dinars, contre 670,06 milliards de dinars. Il est constaté, d’autre part, que la sphère réelle (secteurs d’activités en dehors des taxes et droits des douanes, services financiers et affaires immobilières) a enregistré une croissance de 3%. En valeur, le PIB de cette sphère (agriculture, hydrocarbures, industrie, BTPH et services marchands) est passé à 3.144 milliards de dinars sur la période juillet-septembre 2015. Il est à relever, encore une fois, à quel point notre économie « rentière » reste tributaire des exportations des hydrocarbures (97% des recettes), tirant la croissance vers le bas au moment où d’autres secteurs d’activités affichent des résultats positifs à l’exemple des industries sidérurgiques et mécaniques. « La diversification de l’économie » longuement prônée par l’exécutif reste encore un vœu pieux chez nous, alors qu’elle a permis à d’autres pays d’être classés émergeants.
Lyes Azizi