Accueil ACTUALITÉ Mise en place d’un gouvernement, hier : fin de la crise libyenne...

Mise en place d’un gouvernement, hier : fin de la crise libyenne ?

0

Trente-deux ministres composent le gouvernement d’union nationale en Libye, dont la formation a été anoncée hier. Un pas vient d’être franchi dans l’application de l’Accord paraphé par les acteurs libyens rivaux, au terme du dialogue qu’ils ont mené, sous la médiation de l’Organisation des Nations unies (ONU). Si la formation du Conseil présidentiel, composé de neuf membres, est intervenue, au lendemain de la signature, le 17 décembre dernier, de l’Accord par les acteurs libyens, ce ne fut pas le cas pour la formation du gouvernement d’union nationale en Libye. Le Conseil présidentiel, siégeant à Tunis, avait annoncé, dimanche dernier, «le report de 48 heures» de la la formation dudit gouvernement en raison, a-t-il expliqué, «de dissensions sur l’attribution des portefeuilles». Pour rappel, la Résolution de l’ONU, adoptée par le Conseil de sécurité, le 23 décembre dernier, demande, en effet, au Conseil de la présidence, libyen, de «s’employer, dans un délai de 30 jours», soit avant le 23 janvier prochain, à la formation et l’annonce avant ce délai du gouvernement d’union nationale. La Libye, plongée dans une situation chaotique, où le bruit des armes n’a cessé de retentir, sur l’ensemble du territoire, depuis les évènements survenus, février 2011, suivis de l’intervention militaire de l’Otan, cette situation a profité aux groupes terroristes, dont ceux de Deach qui prolifèrent dans le pays. On notera, par ailleurs, que parmi les membres du gouvernement d’union nationale annoncé figure Al-Mehdi Ibrahim Al-Bourghouthi, à la tête du ministère de la Défense, Abdesselam Al-Djenidi à celui de la Justice et Al-Aaref Al-Khodja au département ministériel de l’Intérieur. C’est Merwan Oussriouil qui a été désigné ministre des Affaires étrangères, son collègue Mahmoud Faraj à la tête du ministère de la Coopération internationale, et le ministère des Finances est revenu à Taha-Mohamed Sarkaz. Rappelons, par ailleurs, que le Conseil présidentiel libyen avait la charge, selon l’Accord, de désigner les membres dudit gouvernement, dont ces 32 ministres représentent trois régions de la Libye, Bréga, Fezzan et Tripoli, en l’occurrence. À l’annonce faite de la formation et la composante du gouvernement d’union nationale en Libye, le document de la nomination des 32 ministres désignés a été signé, indique le Conseil présidentiel, par sept membres des neuf composant le Conseil présidentiel libyen. Par ailleurs, la même source n’a pas apporté de plus amples informations sur le comment et quand le nouveau gouvernement précité s’installera en Libye. L’Émissaire de l’ONU pour la Libye, Martin Kobler, a appelé, dimanche dernier pour rappel, à la formation pressante d’un gouvernement d’union nationale, exprimant «le regret» de la décision précitée du Conseil présidentiel reportant la formation du gouvernement d’union nationale de 48 heures. Le responsable onusien avait déclaré, à cette occasion, que «la Libye ne peut plus attendre», a lancé Martin Kobler sur son compte twitter. Lors de son déplacement en Libye, dimanche dernier, Martin Kobler s’est entretenu à huis clos avec le président du Parlement reconnu par la communauté internationale, Aguila Saleh, à l’Est du pays, sur les derniers développements relatifs au gouvernement d’union nationale. Après le long processus de tractations entre les acteurs libyens, à l’origine du retard et du report de l’annonce de la formation du gouvernement d’union nationale libyen, faite hier, une autre phase attend les acteurs libyens, notamment le Parlement reconnu par la communauté internationale qui doit se réunir pour approuver la composition du gouvernement libyen. Les responsables occidentaux n’ont cessé d’appeler à la formation de ce gouvernement, en Libye, condition, ont-ils affirmé, pour que les Libyens puissent faire face à la menace des groupes terroristes de Daech, dans ce pays. Hier, c’était le gouvernement allemand qui s’est exprimé sur cette question, à travers la ministre fédérale de la Défense, Ursula Von Der Leyen, dans une interview accordée au quotidien allemand “Bild”. Pour la responsable allemande, «le plus important consiste, aujourd’hui, à stabiliser la Libye, et à tout mettre en œuvre pour qu’un gouvernement soit formé», a-elle soutenu, avant d’ajourer que l’exécutif libyen formé «aura sous peu besoin d’une assistance pour établir le droit et l’ordre dans le pays». La ministre allemande a soutenu, par ailleurs, que le gouvernement libyen «nécessiterait aussi un appui pour combattre Daech, qui menace la Libye», avant d’affirmer que Berlin «ne compte pas se soustraire à ses responsabilités, et apportera sa contribution le cas échéant», a-t-elle assuré.

Karima Bennour

Article précédentAfin de booster la réforme du système éducatif : Benghebrit appelle le British Council à plus de coopération
Article suivantLe pouvoir d’achat face au spectre de l’inflation : une équation difficile