Accueil ACTUALITÉ Déperdition scolaire : 90 000 élèves abandonnent l’école annuellement

Déperdition scolaire : 90 000 élèves abandonnent l’école annuellement

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C’est un chiffre alarmant qui a été communiqué par le secrétaire général du ministère de l’éducation. Le responsable explique que ces enfants ne dépassant pas l’âge de 15 ans dont la majorité des filles, quittent l’école sur l’injonction de leurs parents.
Le redoublement et la déperdition scolaire ont été les principaux sujets abordés, hier, par Nedjadi Messeguem lors de son passage à la Radio nationale chaîne 3. Il a, dans ce sens, révélé selon une enquête menée par le ministère de l’éducation que 30% des effectifs des lycées, 20% du CEM et 8,85% pour le primaire sont concernés par le redoublement. Ce dernier touche beaucoup plus les classes de première année moyenne, et de première année secondaire. «C’est à ce niveau que nous avons un problème sérieux de redoublement», a-t-il reconnu. En outre, Messeguem a révélé que parmi les 90% des élèves admis à la première année moyenne, 30% d’entre eux redoublent et ne passent pas en deuxième année. Aussi, ajoute-t-il, 40% seulement arrivent en quatrième année moyenne sans avoir redoubler durant les quatre années. Pour le responsable, les raisons de la croissance de ce phénomène n’est autre que l’échec de la pédagogie mise en place. Il a signalé dans ce sens : « Actuellement, nous avons une massification au niveau de la scolarisation que le système pédagogique n’arrive pas à contenir. Il est défaillant puisque les enfants en difficulté ne sont pas pris en charge comme il se doit». Pour pallier à ce problème, l’hôte de la Chaîne 3 a estimé que le système pédagogique doit être régulé et trouver des solutions immédiates à ce phénomène qui affecte aussi le budget du ministère. à cet effet, il a été mis en place une stratégie nationale de remédiation. Les premières rencontres regroupant 11 wilayas du Sud, dans ce contexte, ont eu lieu à Biskra, a-t-il déclaré. Ajoutant qu’un plan de formation des inspecteurs, essentiellement du primaire, est en train d’être effectué. S’agissant toujours de la déperdition scolaire, le responsable a avancé un chiffre de 200 000 élèves qui quittent le cycle obligatoire. Pis il révèle que près de 90 000 de ces élèves ne dépassaient pas l’âge de 15 ans. «Ce sont des enfants qui ont quitté l’école de façon très précoce pour des considérations sociales», a-t-il soutenu. Revenant à la démarche de remediation, il a assuré que celle-ci visait à prendre en charge les enfants en difficultés. « Sans ce système, nous aurons toute cette masse d’élèves qui ont des difficultés d’apprentissage et qui peuvent constituer un effectif de déperdition. Il a rappelé, dans ce sens, l’importance de la dernière circulaire de la ministre qui introduit impérativement l’évaluation pédagogique et qui donne une prépondérance à la situation de l’élève, où il y aura un suivi personnalisé de chaque élève avec des appréciations très précises sur l’évolution des compétences que ce soit en lecture ou écriture mathématique. En ce qui concerne le problème de surcharge des classes, l’intervenant de la chaîne a précisé que depuis 2006 le taux de natalité a fait un bond alors que le taux de réalisation des infrastructures scolaires n’est pas allé dans le sens de cette croissance. Pour le moment, le ministère a mis en place un système de vacation en attendant la réalisation de nouvelles infrastructures. Cependant, note-t-il, au niveau des primaires, 4% des classes où les élèves dépassent le nombre de 40 élèves. Aussi, pour ce qui est de la surcharge des programmes, Messeguem a imputé la responsabilité aux perturbations qui secouent le secteur et qui pénalisent les élèves. Au lieu de 36 semaines, les cours sont dispensés en 25 semaines, ce qui fait que les programmes sont serrés. « Avec la signature de la Charte d’éthique, le ministère de l’éducation espère avoir plus de stabilité et de sérénité dans le secteur, où les enfants auront plus de temps pour apprendre». L’inspecteur général du ministère de l’éducation nationale a indiqué, pour conclure, que le système de recrutement des enseignants va être revu fondamentalement pour corriger les dérives observées jusqu’alors. Il fait, aussi, état de l’institution, en cours, d’un cahier des charges visant à remettre aux normes, autant la création que le système de gestion des écoles gérées par des personnes de droit privé.
Ania Nait Chalal

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