Au moment où Nouria Benghebrit présidait la cérémonie de signature du projet d’éthique et de stabilité dans le secteur de l’éducation nationale avec des représentants de syndicats, le CLA et le CNAPEST s’étaient distingués. Les représentants du Conseil des lycées d’Algérie se disent ne pas être concernés pas la démarche alors que le CNAPEST a fini par se positionner après moult réflexions.
La mouture finale de la charte d’éthique et de stabilité à laquelle le département de Benghebrit affiche son attachement a été officiellement adoptée hier. Leur étant soumis le 19 octobre dernier, certains syndicats ont voulu apporter à ce projet des propositions et des modifications. Seulement dans toute cette effervescence, le Conseil des lycées d’Algérie affiche une totale indifférence. Pour ce syndicat, la charte d’éthique est un projet rejeté dans la forme avant même le contenu. Lors d’un entretien téléphonique, le secrétaire général du CLA, Idir Achour a déclaré que ce projet vise à dévier le débat sur les véritables problèmes du secteur de l’éducation. Pour ce syndicaliste, des objectifs cachés se cachent derrière la charte d’éthique parmi lesquels, soutien-t-il, remonter l’opinion publique contre les syndicats. Toujours dans ce contexte, Idir Achour considère que la tutelle tente d’avoir l’opinion publique à ses côtés, notamment, poursuit-il « en ce qui concerne les mouvements de grève que nous observons ». « Nous rejetons catégoriquement cette charte que nous n’allons jamais signer », assure Idir Achour. Pour ce qui est du contenu de ce pacte, notre interlocuteur révèle qu’il s’agit d’un ensemble de textes tirés de la Constitution. Ces textes, précise-t-il, tournent autour de la Fonction publique, l’intérêt de l’élève et de l’école. « Ces lois existent déjà et ont été regroupées dans la charte », ajoute encore Idir Achour. Dans ce contexte, notre interlocuteur s’interroge des dessous de cette charte qu’on veut à tout prix faire signer aux syndicats alors que les mêmes textes sont soumis aux foncionnaires de l’éducation dès le premier jour de leur recrutement pour- qu’ils s’engagent à les respecter. Dans ce sens, il dira que puisque la tutelle s’attache tant à ce pacte pour quoi ne pas le soumettre à tous les travailleurs du secteur et pas seulement aux syndicalistes. « Du point de vue de l’éthique on ne peut pas signer à la place des autres », estime encore Idir Achour. S’agissant par ailleurs de l’activité syndicale du CLA, il indique qu’il y aura de nouveaux rebondissements à compter du mois de janvier 2016. « Nous allons décider de la suite à donner à notre récente action de contestation dès que nous tiendrons notre conseil national. La tutelle n’a toujours pas répondu à notre plateforme de revendication », soutient-il.
Pour ce qui est du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation, nous avons tenté de joindre son chargé de communication Messaoud Boudiba mais toutes nos tentatives étaient vaines. Il convient toutefois de rappeler que le CNAPEST était parmi les signataires du pacte d’engagement qui avait eu lieu le 19 octobre dernier. Les représentants de ce syndicat ont fini par changer d’avis et de se retirer de la démarche. Toujours à propos du CNAPEST il convient, notamment, de relever la démission inattendue de son président, Nouar Larbi, qui était à la tête de cette organisation syndicale depuis 13 ans. Cette démission intervient au lendemain de l’annonce du syndicat de son désengagement à la signature du pacte. De son coté, Nouria Benghebrit a rappelé dimanche que les portes restent ouvertes pour les parties qui ne sont pas encore prêtes à signer. Concernant le droit de grève, la ministre a souligné que la grève est un droit constitutionnel, en insistant toutefois sur la nécessité de maintenir la scolarisation des enfants et l’équilibre entre le droit et l’obligation. La responsable a rappelé également que l’objectif de la Charte d’éthique est d’instaurer un climat de sérénité et de stabilité indispensable à la mise en œuvre de nombreuses et complexes actions qui doivent être accomplies pour élever le niveau des performances pédagogiques, de la qualité de la gouvernance et du respect de l’éthique et de l’équité.
Ania Nait Chalal