Ayant observé un mouvement de grève le mercredi passé, le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) ne compte pas s’arrêter. Le syndicat menace de recourir à d’autres actions de contestation « si la tutelle ne respecte pas ses engagements ». C’est une guerre sans fin qui semble être déclarée entre le ministère de l’éducation nationale et le Conseil des lycées d’Algérie. Alors que la plupart des syndicats du secteur se sont alliés à la tutelle, le Cla, quant à lui, continu de tenir tête. Programmée pour le 18 novembre dernier la grève du conseil avait bien eu lieu malgré le faible suivi. Le secrétaire général du Cla affirme que ce n’était que le début car d’autres actions similaires auront lieu à partir du mois de janvier prochain. « La grève de mercredi passé n’était qu’un signal de mobilisation et de sensibilisation des travailleurs du secteur sur, notamment, la question du pouvoir d’achat en baisse et le dossier de la retraite », explique Idir Achour. Ce dernier indique que le Conseil national du CLA décidera après une réunion prévue le mois de décembre prochain des éventuelles démarches à entretenir dans le cas ou le ministère ne répond pas favorablement à ses revendications et ne concrétise pas ses engagements. à ce propos, Idir Achour a rappelé que les revendications du CLA se résumaient en deux axes, le premier s’adressant au gouvernement et concerne la sauvegarde du pouvoir d’achat et la reconsidération du dossier de la retraite. Le second, a-t-il expliqué, concerne le ministère de l’éducation nationale et se rapporte à la concrétisation du procès verbal du 7 mars 2015 et la réintégration des enseignants licenciés depuis 2013 dans certaines wilayas. Le syndicat a appelé à accélérer les procédures de paiement des salaires des enseignants contractuels et la révision des statuts et à réintégrer le secrétaire de la wilaya de Saida dans son poste. Pour sa part, la ministre de l’éducation nationale a qualifié d’illégale cette grève, menaçant de procéder à des retenues sur les salaires des enseignants grévistes, selon le chargé de la communication du ministère, soulignant que le ministère avait engagé ces derniers jours un dialogue avec le syndicat, mais celui-ci ne voulait pas changer de position, en dépit que certaines revendications ne relèvent pas du ministère. à rappeler que la ministre de l’éducation nationale, Nouria Benghebrit avait regretté au début de la semaine en cours, la menace de grève brandie par le CLA, qui coïncide avec la réalisation des acquis du secteur de l’éducation. Benghebrit avait souligné qu’il s’agissait d’un droit constitutionnel. « Toutefois, nous le regrettons, car il intervient au moment où nous mettons en œuvre entre octobre et décembre les acquis du secteur de l’éducation, avait-elle ajouté. Selon Benghebrit, le ministère dispose d’un protocole qui existe dans le code du travail qui lui permet de prendre des dispositions lorsqu’il reçoit un préavis de grève, pour arriver à des négociations, si celles-ci ne donnent rien nous avons d’autres techniques, avait-elle dit sans plus d’explication. Par la même occasion, elle avait rappelé que toutes les décisions prises en faveur des travailleurs de l’éducation seraient appliquées d’ici à décembre.
Ania Nait Chalal