L’affaire du scandale du foncier agricole dont lequel seraient impliqués des proches du ministre des Ressources en eaux, Hocine Necib, vient de connaître un nouveau rebondissement.
En effet, répercuté par le journal électronique TSA «Tout sur l’Algérie», un rapport élaboré par l’Association algérienne de lutte contre la corruption (Aacc), incrimine le ministre des Ressources en eaux, l’accusant notamment d’avoir obtenu pour des proches des terres agricoles dans la wilaya de Khenchela. Selon le rapport de l’Aacc, cité par le site TSA, les faits de cette affaire remontent au 25 septembre de l’année 2014, lorsque Hocine Necib avait effectué une visite officielle d’inspection et de travail à Khenchela. À l’occasion de cette visite, deux décisions d’octroi de terres agricoles, d’une superficie de 15 hectares chacune, ont été signées et enregistrées le jour même par la direction des domaines de cette wilaya, rapporte l’Aacc affirmant être en possession de copies d’actes authentiques de concession. Djilali Hadjadj, principal animateur de l’Aacc, a précisé à TSA que les terrains agricoles, objet du litige, sont situés dans la commune de M’Toussa, à une vingtaine de kilomètres au nord de la ville de Khenchela. En clair, l’Aacc accuse le ministre des Ressources en eaux d’avoir fait preuve de favoritisme envers ses proches, permettant à ce que leur soient accordées, une décision d’acte de concession à son fils et la seconde à son frère Noureddine. Ce n’est pas tant le fait qu’un fils de ministre puisse bénéficier d’un bien qui dérange, mais celui de récupérer des décisions lors d’une visite officielle, explique Djilali Hadjadj. Ceci va à l’encontre de l’éthique et la morale d’un responsable de ce rang, a-t-il enchaîné. Réagissant promptement, Noureddine Necib, frère du ministre, dément avoir bénéficié d’un quelconque privilège et encore moins de favoritisme. Dans une mise au point rendue publique jeudi dernier, il tient tout d’abord à réfuter les assertions de l’Aacc selon lesquelles il n’aurait aucun rapport avec le domaine de l’agriculture. En effet, Noureddine Necib affirme haut et fort avoir un profil d’agriculteur et avoir débuté dès 1988, année durant laquelle, le mis en cause assure avoir bénéficié d’un terrain agricole dans la commune de Boghni dans la wilaya de Tizi Ouzou. Sollicitant un terrain plus adéquat avec ses activités, il bénéficie ensuite d’une parcelle de cinq hectares, attribuée par la même wilaya dans le cadre d’une exploitation agricole individuelle (EAI) le 28 juillet 1988. Cependant la joie de Noureddine fut de courte durée puisque, explique-t-il, il a été dessaisi de cette parcelle à la faveur de la loi portant restitution des terres nationalisées aux primo-propriétaires. «Ce n’est qu’à la faveur de la circulaire interministérielle n°108 du 23 /02/2011 relative à la création de nouvelles exploitations agricoles et d’élevage, et suite à une demande déposée le 14 septembre 2012, c’est à Khenchela que j’ai obtenu, en concession, un terrain en zone semi-aride situé dans la commune de M’Toussa sur décision de la commission de wilaya datée du 26/06/2013 », écrit le frère du ministre démentant qu’il s’agisse d’actes de favoritisme et précisant que ce n’est qu’après avoir accompli toutes les démarches administratives, qu’il a pu bénéficier d’une parcelle de terrain à l’instar, insiste-t-il, de plus de 4 000 autres agriculteurs. Le frère du ministre dément par ailleurs avoir bénéficié d’une terre de 1 000 ha, indiquant qu’il s’agit d’une parcelle de sept ha. «Cette obtention, en concession, de sept ha par personne et non pas 1 000 ha comme d’aucuns ont spéculé là-dessus, est la conséquence de plus de deux années d’attente et de démarches que j’ai menées personnellement de A à Z et de ce fait, je n’ai bénéficié d’aucun traitement de faveur », assure Noureddine Necib.
Mohamed Djamel