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Clôture de la conférence sur le commerce extérieur : les pouvoirs publics à la recherche d’une stratégie appropriée

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Avec le haut patronage du président de la République et sous l’égide du ministère du Commerce, une conférence nationale sur le commerce extérieur s’est déroulée, les lundi et mardi derniers à Alger, dans un contexte marqué par la volatilité des prix du pétrole sur le marché international et, subséquemment, la baisse des revenus du pays.

Plusieurs ministres du gouvernement Sellal, mais aussi de hauts responsables de l’État, des experts, des représentants d’entreprises ont participé au conclave. L’objectif était commun : quelles sont les mesures idoines à adopter afin d’élaborer une stratégie nationale du commerce extérieur qui soit appropriée. Intervenant en cette occasion, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a saisi la tribune offerte, afin d’annoncer une loi de finances complémentaire (LFC). Un texte devant comprendre, selon le Premier ministre, des mesures allant dans le sens d’une meilleure maîtrise du commerce extérieur et, en général, de l’économie nationale. La crise pétrolière, loin d’être considérée comme une calamité, doit être saisie comme un tremplin afin que l’Algérie réoriente son économie, jusque-là mono-exportatrice, a dit Abdelmalek Sellal. Le pays, et cela de l’avis du profane même, demeure fort dépendant des recettes d’hydrocarbures. C’est ainsi que deux nouveaux concepts sont largement répercutés dans le discours des officiels. Ceux de la diversification de l’économie et de la promotion de la production locale. Amara Benyounès, ministre du Commerce, particulièrement présent sur le plan communicatif, a affirmé que le gouvernement a inscrit en tête de liste de ses «préoccupations majeures» la disponibilité d’une offre exportable, la rationalisation des importations, le contrôle du commerce extérieur et la cohérence entre les politiques sectorielles et celle du commerce extérieur. Même le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a marqué présent à l’évènement, plaidant pour un redéploiement du commerce extérieur de l’Algérie vers les pays émergents et en voie de développement. Une déclaration corroborée par les représentants d’instances internationales, conviés à la conférence. À ce titre, il est loisible de rapporter que certaines voix ont suggéré que l’Algérie est en mesure de diversifier ses exportations, en prospectant les voies et moyens de l’intégration régionale maghrébine, arabe et africaine. Ce qui, en clair, consiste à développer les exportations algériennes en direction des marchés de ces trois espaces régionaux, où les échanges commerciaux du pays restent très réduits. Une affirmation formulée par le représentant du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Khalifa Tounakti. Cette option permet de contourner le problème de la difficulté d’exportation vers le marché européen qui est, on le conçoit aisément avec cet expert, «exigeant et très concurrentiel». De son côté, l’expert de la Banque africaine du développement (BAD), Hervé Lohoues, a relevé que la diversification du commerce extérieur est en ligne avec la stratégie de cette Banque du continent, tracée pour la période 2013-2022. Cette stratégie, a-t-il expliqué, mise sur l’intégration économique africaine, comme un véritable levier de développement pour les pays de la région, grâce au potentiel de leurs complémentarités. Et pour le représentant de la Banque africaine de souligner que cette intégration peut permettre à l’Algérie de jouer un rôle d’intermédiaire entre l’Afrique et l’Europe, grâce à sa position géographique stratégique. D’autres intervenants, dont l’homme d’affaires Issad Rebrab, ont appelé au développement des instruments de financement adaptés pour accompagner les entreprises exportatrices, en introduisant de nouveaux produits financiers destinés à accompagner l’activité d’exportation. Sur leur lancée, ils ont plaidé en faveur de l’installation des guichets à l’exportation au niveau des banques et établissements financiers pour accompagner les exportateurs.

Sidi-Saïd intraitable
Plus catégorique, le secrétaire général de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi-Saïd, s’est montré intraitable et a plaidé pour l’encouragement de la production nationale, comme un moyen, a-t-il dit, de gagner la bataille de l’exportation. Il a été plus loin puisqu’il a proposé la prise de «mesures drastiques» contre les importateurs de produits qui sont fabriqués localement. Le patron de l’UGTA en a de même proposé l’élaboration d’un «listing» des produits d’importation en vue de «les contingenter» ou de les «interdire», voire d«’arrêter» l’activité des importateurs étrangers. La conférence nationale sur le commerce extérieur se tient dans un contexte caractérisé par le retour au crédit à la consommation, et aux licences d’importation. Un déficit budgétaire et celui de la balance de paiement caractérisent la situation financière du pays.
Mohamed Djamel

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