«Si le Conseil de sécurité n’honore pas ses engagements pour la décolonisation du Sahara occidental, il devient une partie du problème». C’est ce qu’a lancé, hier, le chef de la diplomatie sahraouie Mohamed Salem Ould Salek à l’adresse de la communauté internationale, qui peine à traduire, à ce jour, l’application du droit international au Sahara Occidental, pour le règlement du conflit opposant le Front Polisario au Maroc.
Pour le ministre des affaires étrangères de la RASD « le temps est venu pour que ceux au conseil de sécurité qui essayent de bloquer la décolonisation du Sahara occidental cesse leurs manœuvres » a-t-il lancé avant d’ajouter « principalement la France » alliée du Maroc dans sa colonisation du Sahara-Occidental. Le responsable sahraoui a tenu ses déclaration cours d’une conférence de presse qu’il animé, hier à Alger, au siège de l’Ambassade de la république arabe sahraouie et démocratique (RASD). Pour notre interlocuteur, les manœuvres marocaines visant à dévier la nature fondamentale de la question du Sahara occidental « n’ont pas réussi et ne réussiront pas » au regard de la portée de « l’attachement du peuple sahraoui à son droit à l’autodétermination et l’indépendance» a-t-il affirmé avant de rappeler que ce droit au référendum « est garanti par les Textes et l’esprit de la Charte des Nations Unies ». Etant la dernière question de décolonisation en Afrique, le responsable sahraoui s’est félicité des décisions et recommandations du Conseil de paix de sécurité de l’Union africaine (UA), sur le Sahara-Occidental, au terme de sa session tenue, fin mars, à Addis-Abeba, Ethiopie. Parmi les points contenus dans le communiqué sanctionnant les travaux question du Conseil de paix et de sécurité, le ministre citera celui portant l’appel du dit Conseil de l’UA, dans lequel celui-ci « exhorte » le Conseil de sécurité (CS) de l’ONU « à prendre toutes les décisions nécessaires, pour assurer un progrès dans la recherche d’une solution au conflit».
De par la reconnaissance de « son rôle crucial et sa responsabilité principale dans le maintien de la paix et la sécurité internationales» est-il précisé, et à cet égard le Conseil de paix et de sécurité de l’UA « encourage » le CS de l’ONU« à prêter toute l’attention requise » lors de sa réunion prévue avril courant sur le Sahara Occidental. Notamment, est-il précisé «à la recommandation figurant dans le rapport du secrétaire général d’avril 2014, en vue de l’examen complet du cadre fixé en avril 2007 pour le processus de négociation, si aucun progrès n’est fait avant avril 2015 ». Notre interlocuteur n’a pas manqué de dénoncer, à cet occasion, les manœuvres marocaines et ses alliés, dans sa colonisation du Sahara occidental, citant « notamment la France qui bloque au sein du conseil de sécurité le parachèvement du processus de décolonisation au Sahara occidental » a-t-il indiqué. Sur un autre registre, la politique coloniale marocaine au Sahara occidental étant acculée par les rapports internationaux, dont ceux émis par des organisations de protections des droits de l’Homme, le ministre sahraoui, rappelle « l’urgence et la nécessité » d’élargir la Mission des nations unies pour un référendum au Sahara occidental (Minurso) à la surveillance des droits de l’Homme.
À une question sur la portée des manœuvres militaires organisées dimanche dernier, par la 2ème région militaire de l’Armée de libération sahraouie, dans les territoires libérés, Tifariti, au nord du Sahara occidental, notre interlocuteur, a indiqué qu’il s’agit d’un « exercice coutumier » avant de préciser « non provocateur » véhiculant par ailleurs « un message » à l’adresse de l’occupant marocain, de la « mobilisation permanente » du peuple sahraoui et de son armée de libération.
Karima Bennour