C’est l’affaire de la semaine. Nabil Fekir annoncé en sélection algérienne, puis celle française. Le joueur du haut de ses 21 ans a fait l’actualité aussi bien dans les médias algériens que Français. À l’arrivée, et même si la pépite lyonnaise n’a pas encore annoncé publiquement pour qu’elle sélection il jouera, il n’en demeure pas moins que tous les indices montrent qu’il a plutôt opté pour les Bleus. Pourtant, le milieu offensif rhodanien avait bel et bien appelé l’entraîneur des Verts, Christian Gourcuff, pour lui annoncer sa décision de jouer pour l’Algérie. Cela s’était passé, comme confirmé du reste par le président de la Fédération algérienne, Mohamed Raouraoua, vendredi matin, avant que l’intéressé ne change d’avis quelques heures plus tard. Mais pour ce retournement de situation qui a surpris Raouraoua lui-même pour reprendre ses propos ?
« Des sélections en équipe de France augmentent la valeur du joueur en vue d’une revente. Surtout, cela lui éviterait de partir à la CAN, ce qui est un gros problème pour les clubs aujourd’hui. Les internationaux africains partent au beau milieu de l’hiver au moment où on a le plus besoin d’eux. C’est en ce sens que l’OL fait pression », assure un agent connaisseur du dossier. Sidney Broutinovski, fondateur de l’École des agents de joueurs de football (EAJF), ajoute : « Pour bien connaître le fonctionnement de l’OL, je sais qu’Aulas est très paternaliste avec ses jeunes. Il a une vision à long terme et, pour Fekir, il pense que l’équipe de France lui offrira une progression plus cadrée qu’avec l’Algérie. Après, c’est au joueur de décider. »La Fédération algérienne n’a toutefois pas manqué de remarquer que, lorsque le joueur a démenti avoir choisi les Fennecs, il l’a annoncé via le site officile de l’OL . Une bizarrerie à l’heure où les réseaux sociaux offrent de nombreuses manières de communiquer en son seul nom. Pourtant, les performances du jeune homme cette saison le placent en position de force. S’il avait pris sa décision, son club n’aurait rien pu y faire. C’est donc son hésitation qui interpelle, alors que son père s’est exprimé de nombreuses fois dans les médias, expliquant que ce sera l’Algérie et rien d’autre. Avant que l’on apprenne que le joueur a viré son agent… « S’il s’est séparé de lui, c’est que ça n’allait plus, mais il devrait rapidement en trouver un autre pour éviter tout débordement de son entourage. Aujourd’hui, un père de footballeur n’a pas à prendre la parole, pour évoquer l’avenir sportif de son fils. C’est trop passionné, trop risqué », estiment les spécialistes. Mais, s’il continue de ne pas choisir, cela risque de fâcher les Algériens. En l’occurrence, tout est donc dans la manière de l’annoncer. Et Nabil Fekir n’est qu’un enfant perdu entre son père et son employeur. Une proie. Selon nos informations, Jean-Pierre Bernès, l’agent de Didier Deshamps, le sélectionneur de France, lui aurait récemment téléphoné pour le convaincre de privilégier les Bleus, lui assurant qu’il pouvait faire en sorte que Didier Deschamps le fasse jouer. Mais il n’est pas obligé de le croire.
Hakim S.