Après de longues heures de négociations entre tutelle ministérielle et partenaires sociaux, la grève pourra-t-elle enfin connaître son épilogue, au sein du secteur de l’éducation nationale? Une question à laquelle seuls les membres de la (CSE) peuvent répondre. La décision sera prise après la lecture des procès-verbaux sanctionnant la rencontre. «Il est possible que nous puissions geler le mouvement de grève auquel nous avons fait appel à partir d’aujourd’hui», a indiqué, hier, le porte-parole du Conseil des lycées d’Alger (CLA), Idir Achour. Contacté par nos soins, il a expliqué que la décision sera tranchée une fois que le procès-verbal sera entre les mains de la Coordination. S’agissant de la réunion entamée, samedi, avec la responsable du secteur, Nouria Benghebrit, Idir Achour a indiqué que celle-ci s’est tenue jusqu’à 23 h du soir. Il a été question d’un débat sérieux et fructueux, a-t-il souligné. Idem pour le président du Syndicat autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane. Ce dernier a affirmé que les membres de la (CSE), conviés à la rencontre, se sont mis d’accord sur plusieurs dossiers avec la tutelle. Une démarche qui puisse, en effet, favoriser le dénouement de la crise, si toutefois les Syndicats acceptent de signer le procès-verbal, et notamment le pacte d’éthique et de stabilité sur lequel le ministère insiste tant. La tutelle ministérielle aurait donné son accord, quant à l’amendement du statut particulier, (principale revendication des enseignants), sans même obliger les Syndicats à signer le pacte d’éthique. Elle aurait également accepté d’appliquer l’effet rétroactif à partir de 2012, suite aux dernières promotions des enseignants. La question des promotions automatiques sera, pour sa part, tranchée par le secteur de la Fonction publique. Le ministère a de ce fait renoncé à ces revendications, malgré son attachement à celles-ci auparavant. Ces décisions montrent clairement la volonté du département de Benghebrit de sauver le reste de l’année scolaire, et surtout de favoriser l’intérêt des élèves, principales victimes des perturbations qui touchent le secteur, depuis le début de la rentrée 2014-2015. Le ministère tente aussi d’échapper à un scenario similaire à celui des années précédentes, où les étudiants sont sortis à la rue pour appeler à l’application du seuil des cours, en raison du retard accumulé par les débrayages récurrents.
Il est essentiel de rappeler que les Syndicats autonomes, à savoir le CLA, le Snapest, l’Unpef, le Snapap, le Satef, le SNTE et enfin le Snapep, regroupés en une Intersyndicale, avaient menacé d’une grève de trois jours renouvelable chaque semaine, à partir d’aujourd’hui. La décision est survenue au lendemain de l’échec des négociations avec les représentants du ministère de l’Éducation, où la tutelle avait, alors, soumis à ses partenaires sociaux la signature d’un pacte d’éthique et de stabilité. Les Syndicats avaient, alors, considéré la démarche comme un «chantage», puisque le ministère avait décidé de ne pas concrétiser ses engagements avant la signature de ce pacte. Par ailleurs, le Cnapest qui s’était détaché de l’Intersyndicale, faisant cavalier seul, serait également attendu à rendre son verdict, quant au gel ou la poursuite de son mouvement de grève déclenché le 16 février dernier. Pour en savoir plus, nous avons tenté à maintes reprises de joindre son chargé de communication, Messaoud Boudiba, mais en vain.
Ania Naït Chalal