Les parties maliennes au dialogue pour le règlement de la crise dans la région nord du Mali ont signé hier dimanche à Alger un accord préliminaire de paix et de réconciliation sous la supervision de la médiation internationale présidée par l’Algérie. ,Le document a été paraphé pour le Mali par Le ministre malien des Affaires étrangères , Abdoulaye Diop, et une partie des mouvements politico-militaires du nord du mali engagés dans la plateforme d’Alger . La cérémonie de signature s’est déroulée en présence de représentants des gouvernements américain et français. Outre les représentants du gouvernement du Mali, six mouvements politico-militaires du Nord ont pris part aux pourparlers de paix au Mali, à savoir, le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l’Azawad (CPA), la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR), le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l’Azawad (dissident). L’équipe de médiation dont l’Algérie est le chef de file comprenait la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union africaine (UA), les Nations unies, l’Union européenne (UE) et l’Organisation de la Coopération islamique (OCI), le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. L’accord définitif sera finalisé à Bamako le 26 mars prochain , car la coordination des mouvements de l’Azawad n’a pas souhaité pour le moment parapher l’accord préliminaire d’Alger .« Nous avons demandé une pause de deux semaines afin d’expliquer à notre base au Mali les détails de cet accord avant paraphe. Sur place tout le monde ne comprend pas ces accords, et la différence entre une signature et un paraphe», a explique un membre de la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). En effet, la veille de cette signature, d’importantes manifestations contre cet accord de paix ont eu lieu dans le nord du Mali notamment à Kidal. Le membre de la coordination, reconnaît que ce premier texte «comporte quelques lacunes, notamment sur le statut politique de l’Azawad ou sur les points concernant la défense de la région», mais se dit satisfait d’aller vers la paix. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a reconnu que «Le document n’est pas parfait», mais «crédible et efficace». Il a estimé que «la pause demandée par nos frères de la coordination n’est pas une volonté de se désolidariser. Nous voyons une retenue qui est seulement du respect et non de la réserve à l’égard de cet accord de paix». Il a en revanche appelé, tout comme ses homologues de la médiation internationale, les groupes maliens à finaliser le processus d’Alger le plus rapidement possible. L’accord préliminaire paraphé dimanche à Alger constitue indéniablement une nouvelle victoire de la diplomatie algérienne .Il est l’aboutissement d’une négociation de longue haleine conduite dans le cadre du Processus d’Alger entre les parties maliennes pour parvenir à une solution globale et définitive a la crise qui sévit dans la région du nord du Mali. Selon la Déclaration de la médiation internationale, conduite par l’Algérie, le dialogue mené à travers cinq rounds de discussion a été « transparent, ouvert et inclusif ». Les pourparlers ont été conduits avec « détermination, lucidité, patience, dévouement et entière disponibilité par une équipe largement représentative de la communauté internationale ». « Comme souhaité par les Maliens eux-mêmes tout comme par les instances internationales et régionales, le dialogue inter-malien a été transparent, ouvert et inclusif, y compris par l’implication de la société civile. La médiation a, tout au long du processus, donné toute la latitude aux parties afin d’exprimer leurs positions », précise la Déclaration. L’accord préalable de paix finalisé et paraphé à Alger concrétise un ferme engagement à mettre fin à la crise au Mali par le dialogue et de sceller la réconciliation nationale dans le plein respect de l’intégrité territoriale, de l’unité nationale , et du caractère laïc et de la forme républicaine du Mali.
M. Bendib