Comme il fallait s’y attendre, la résolution de la 10 000e réunion du Conseil de sécurité (CS) de l’ONU exigeant un cessez-le-feu « immédiat, inconditionnel et permanent à Ghaza » – c’est-à-dire l’instauration de la paix- a été adoptée, jeudi dernier, à l’unanimité moins une voix, celle du veto américain. Ce qui a bloqué la paix. L’Organisation des Nations unies considère ce rejet comme un « symbole antidémocratique » qui est contraire à son fonctionnement en lien avec l’esprit de sa création en 1946. Face à ce blocage de l’espoir tant attendu par une population palestinienne à bout de force, tiraillée par la faim, souffrant de ses blessures sans soins et sans protection contre le déluge du feu lancé du ciel par l’armée israélienne, l’Algérie par la voix de son représentant au Conseil de sécurité, Amar Bendjama, a eu ces mots pleins d’émotion : « Pardonnez-nous ! Parce que ce Conseil n’a pas pu sauver vos enfants. Pardonnez-nous ! Parce que le monde parle des droits mais nie les vôtres, à vous Palestiniens ». Puis s’adressant aux dirigeants de l’ONU : « Ce Conseil a déjà failli deux fois (référence au génocide du Rwanda en 1994 et celui de la Bosnie en 1995 NDLR) à prévenir un génocide. Aujourd’hui, nous sommes au bord d’un troisième échec. À cet instant, il n’y a pas d’ambiguïté : chacun doit choisir d’agir pour stopper le génocide ou d’être compté parmi les complices », a-t-il martelé. Ce mot « génocide » qui faisait l’objet de vastes débats académiques, dans les milieux sionistes, visant à « noyer le poisson » peut maintenant être utilisé de manière affranchie. En effet, deux jours auparavant, la commission d’enquête mandatée par l’Onu a, dans son rapport, accusé Israël « de commettre un génocide à Ghaza depuis 2023 ». Rien n’y fait, l’impunité d’Israël face à ses monstruosités commises contre les Palestiniens et même contre ses pays voisins comme le Liban, la Syrie, le Yémen et le Qatar, est assurée par le pays de l’oncle Sam. Il faut rappeler qu’en plus des bombardements, l’ONU a officiellement déclaré, le 22 juillet dernier, l’état de famine dans la bande de Ghaza. Une situation qui met en avant les « droits niés » aux Palestiniens évoqués par Bendjama. D’autre part, lundi prochain, lors de la 80ème session de l’Assemblée générale de l’ONU, plus d’une dizaine de pays occidentaux, dont deux membres du G20, le Canada et l’Australie, vont annoncer officiellement leur reconnaissance de l’État palestinien. Ce sont des pays occidentaux qui, dans un passé récent, soutenaient Israël. Quant à l’État palestinien, proclamé en Algérie le 15 novembre 1988, il est actuellement reconnu par 145 États membres de l’Onu. Tel-Aviv a intensifié ses bombardements sur la population de Ghaza pour pousser les survivants à la déportation. Dans l’intention de rendre cette reconnaissance mondiale sans effet. Comme on peut le constater, l’État sioniste n’hésite pas à défier le monde entier. Ce qui rappelle la grenouille de la fable qui avait cru pouvoir atteindre la force du bœuf avant … d’exploser !
Zouhir Mebarki






































