La sélection algérienne féminine de football continue sa progression à l’échelle mondiale. Grâce à un parcours remarquable lors de la CAN 2024 décalée à 2025, les Vertes de Fethi Benstiti gagnent deux places au classement FIFA du mois d’août. Une avancée symbolique mais révélatrice d’un projet en pleine maturation.
Le football féminin algérien vit un moment historique. La FIFA a publié jeudi son nouveau classement mondial, dans lequel l’équipe nationale féminine occupe désormais la 80e place. Un bond de deux rangs qui récompense le parcours inédit des coéquipières de Lina Boussaha lors de la Coupe d’Afrique des Nations 2024, décalée à cette année pour des raisons logistiques. Avec 1279,19 points au compteur, les joueuses algériennes signent leur meilleure performance de la décennie. Ce résultat est directement lié à leur qualification historique pour les quarts de finale de la CAN, une première dans l’histoire du football féminin en Algérie. Face à des adversaires expérimentées, les protégées du sélectionneur Fethi Benstiti ont affiché une solidité défensive impressionnante, avant de céder face au Ghana aux tirs au but (0-0, 2-4 tab). Ce résultat est loin d’être anodin. Il s’inscrit dans une dynamique globale qui vise à redorer l’image de la sélection féminine, longtemps laissée en marge des grands projets sportifs. Les progrès constatés lors de cette CAN témoignent du travail en profondeur entamé depuis plusieurs mois, notamment en matière de détection de talents et de professionnalisation du staff technique.
Espagne reprend le trône mondial
Sur le plan international, plusieurs changements ont marqué ce nouveau classement FIFA. L’Espagne, finaliste malheureuse de l’Euro féminin 2025, a repris la tête du classement aux dépens des États-Unis. La Roja, qui avait enchaîné cinq victoires avant de s’incliner face à l’Angleterre en finale (1-1, 1-3 tab), voit ses efforts récompensés. Les Lionesses, quant à elles, remontent à la quatrième place, poursuivant leur ascension après avoir pris leur revanche sur la finale de la Coupe du monde 2023 perdue face aux Espagnoles.
Sur le continent africain, le Nigeria continue de dominer. Couronné pour la 10e fois en 13 éditions de la CAN, le pays occupe la 36e place mondiale avec 1630,86 points. Il est suivi de l’Afrique du Sud (54e), finaliste malheureuse du tournoi. Ces deux nations font figure de locomotives du football féminin africain, tout en traçant la voie pour les autres sélections émergentes comme l’Algérie.
Le bond réalisé par les Verts au classement pourrait avoir des répercussions positives à long terme. Selon des sources proches de la Fédération, la FAF envisage de renforcer l’encadrement de la sélection féminine et de multiplier les stages à l’étranger. L’objectif affiché est clair : capitaliser sur cette dynamique et viser une qualification à la prochaine Coupe du monde féminine.
La performance de Lina Boussaha et de ses coéquipières ouvre également le débat sur le développement du football féminin local. En l’absence d’un championnat national structuré et compétitif, de nombreuses joueuses algériennes évoluent à l’étranger, notamment en Arabie saoudite, en France ou en Turquie. Un constat qui pourrait pousser les autorités sportives à revoir leur stratégie pour attirer et retenir les talents sur le sol national.
Et si ce bond au classement n’était que le début d’une véritable révolution verte au féminin ?
Mohamed Amine Toumiat