Depuis le début de l’offensive israélienne contre la bande de Ghaza en octobre 2023, environ 10 000 Israéliens ont quitté les territoires palestiniens occupés pour s’installer en Grèce, révèle une étude relayée ce dimanche par le quotidien israélien Israël Hayom.
Selon cette étude menée la semaine dernière, la majorité de ces migrants israéliens résident aujourd’hui en Grèce en louant des logements longue durée ou des hébergements temporaires via des plateformes comme Airbnb. Une fraction d’entre eux a également investi dans l’immobilier local, profitant notamment du dispositif des «visas dorés» octroyés par Athènes aux investisseurs étrangers. Les motivations de ce déplacement massif sont multiples : la peur du climat de guerre est citée comme facteur principal par la plupart des sondés, mais beaucoup affirment également rejeter la politique menée par le gouvernement israélien actuel. La proximité géographique de la Grèce, son climat similaire, un coût de la vie jugé plus accessible que celui de nombreux pays d’Europe occidentale et une administration jugée accommodante pour prolonger les visas figurent également parmi les arguments qui attirent ces nouveaux résidents israéliens. D’après les dernières statistiques publiées par le ministère grec de l’Immigration, près de 9 200 « visas dorés » ont été accordés depuis le début de l’année 2024. Ce programme permet aux étrangers d’obtenir un titre de séjour en contrepartie d’un investissement immobilier, dont le seuil minimum a été récemment relevé à
250 000 euros dans les grandes villes comme Athènes ou Thessalonique. Les ressortissants turcs demeurent les premiers bénéficiaires de ces permis de séjour, suivis par les Israéliens et les Chinois. À ce jour, quelque 50 000 nouvelles demandes seraient encore en cours de traitement par les autorités grecques. Outre la Grèce, Chypre attire un nombre comparable de ressortissants israéliens, souligne l’étude. Ces derniers s’installent principalement dans les grandes villes hellènes comme Athènes et Thessalonique, mais également dans la région d’Attique (où se trouve Athènes), à Pélion ou encore sur certaines îles comme les Cyclades ou la Crète. Les chiffres confirment une tendance de fond. Une enquête du centre académique israélien « Rubin », menée en février dernier et citée par le site d’information Walla, a mis en lumière une hausse préoccupante des intentions de départ chez les colons israéliens : en 2024, 24 % d’entre eux déclaraient envisager de quitter les territoires occupés, contre 18 % deux ans plus tôt. Parmi eux, 31 % pointaient la situation sécuritaire comme principale raison, tandis que 28 % évoquaient le contexte économique dégradé. Alors que la guerre à Ghaza s’enlise et que la contestation contre le gouvernement israélien enfle, la fuite vers des destinations jugées plus stables et plus accueillantes pourrait bien se poursuivre dans les mois à venir.
M.Seghilani
