Quatre ans après un retour réussi sur la scène internationale, la Coupe arabe fait son come-back à Doha en décembre prochain avec une édition 2025 déjà prometteuse. En jeu : un nouveau record de récompenses financières et une volonté affichée du Qatar d’en faire une vitrine régionale pérenne du football arabe.
La Coupe arabe 2025 s’annonce comme un événement de premier plan. Programmée du 1er au 18 décembre, elle regroupera 16 sélections nationales au Qatar pour une deuxième édition consécutive sous l’égide de la FIFA. L’annonce récente d’une dotation totale dépassant les 36,5 millions de dollars — un record absolu dans l’histoire de la compétition — marque un tournant significatif. En comparaison, la précédente édition en 2021, remportée par l’Algérie, offrait un prize money global de 25,5 millions de dollars. Le bond est notable et témoigne de l’ambition des organisateurs. C’est en effet le Qatar, fort de l’expérience réussie du Mondial 2022, qui reconduit l’organisation du tournoi. Pour le pays hôte, la Coupe arabe devient un levier stratégique pour consolider son influence sportive régionale et internationale. « Cette édition 2025 s’inscrit dans la continuité de notre engagement pour le développement du football arabe », a déclaré le président du comité d’organisation, le cheïkh Hamad Ben Khalifa Ben Ahmed Al Thani. Selon lui, l’investissement record reflète aussi une volonté claire d’encourager les jeunes talents et d’offrir un modèle d’excellence.
Bougherra vise le doublé
Côté algérien, l’événement revêt un caractère particulier. Sacrée en 2021 après un parcours héroïque ponctué par une victoire en finale face à la Tunisie (2-0), l’équipe A’ des Fennecs défendra son titre avec un nouveau groupe. Madjid Bougherra, reconduit à la tête de cette sélection locale, a affirmé son ambition de conserver le trophée, même si le visage de son équipe devrait profondément changer. De nombreux joueurs ayant brillé en 2021 ont quitté le championnat national, rendant nécessaire un renouvellement en profondeur.
Le sélectionneur travaille déjà sur cette mutation. Il a entamé une nouvelle phase de prospection, y compris hors des frontières africaines, profitant de la souplesse du règlement de la Coupe arabe. Contrairement au CHAN, réservé aux joueurs locaux africains, la compétition de Doha autorise la convocation de joueurs issus de championnats non africains. Une aubaine pour l’Algérie, dont la diaspora regorge de profils intéressants évoluant aux quatre coins du globe.
Entre héritage et projection
La Coupe arabe 2025 s’inscrit aussi dans une dynamique globale de repositionnement stratégique du calendrier footballistique au Qatar. En effet, la compétition se déroulera quelques semaines après la Coupe du monde U17, prévue elle aussi au Qatar, du 3 au 27 novembre, pour une série de cinq éditions consécutives. Cette organisation croisée confirme l’ambition du pays de devenir un acteur central dans la gestion des grandes compétitions FIFA.
Enfin, la sélection A’ algérienne ne sera pas concernée par la CAN 2025, qui débutera peu après la Coupe arabe, au Maroc. Vladimir Petkovic, le nouveau sélectionneur de l’équipe A, mènera un groupe totalement distinct pour le tournoi continental.
Ce découpage des effectifs offre à Bougherra une autonomie totale pour bâtir un effectif compétitif en vue de l’objectif qatari, sans interférence avec les échéances africaines de janvier.
Plus qu’un simple tournoi régional, la Coupe arabe 2025 pourrait bien devenir un laboratoire d’ambitions sportives et diplomatiques… à condition que le spectacle suive.
M. A. T.