La crise humanitaire dans la bande de Ghaza atteint un nouveau seuil critique. Selon des sources médicales locales, le secteur de la santé souffre d’un effondrement dramatique, notamment dans le domaine de la chirurgie ophtalmologique. En raison de la poursuite de la guerre d’extermination menée contre le peuple palestinien, environ 1 500 citoyens ont déjà perdu la vue, tandis que 4 000 autres sont gravement menacés de cécité.
Les services de santé, déjà éprouvés par des mois de bombardements intensifs, sont au bord de la rupture. Les opérations chirurgicales vitales, telles que celles liées à la rétine ou aux complications du diabète oculaire, sont désormais quasi impossibles à réaliser. L’hôpital ophtalmologique de la ville de Ghaza ne dispose plus que de trois ciseaux chirurgicaux usagés, utilisés à plusieurs reprises, ce qui multiplie les risques d’infection et de décès. Le personnel médical tire la sonnette d’alarme : les matériaux indispensables comme le viscoélastique (hilon) et les fils microchirurgicaux sont quasiment épuisés. En l’absence d’une aide immédiate et massive, l’unique hôpital spécialisé dans les soins oculaires pourrait cesser toute activité chirurgicale dans les jours à venir. Dans les dernières 24 heures, Ghaza a une fois de plus payé un lourd tribut. D’après les chiffres communiqués par le ministère de la Santé du territoire assiégé, 19 Palestiniens ont été tués – dont un corps extrait des décombres – et 81 autres blessés. Ce nouveau bilan fait grimper le nombre de morts à 2 720 et de blessés à 7 513 depuis la reprise de l’offensive israélienne le 18 mars 2025. Depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, la bande de Ghaza pleure 52 829 martyrs et dénombre 119 554 blessés, dans ce que les organisations locales et internationales qualifient de guerre d’extermination à grande échelle. Le défense civile de Ghaza fait également face à des pénuries critiques : huiles, pneus et batteries nécessaires à ses véhicules d’intervention font cruellement défaut. Sans ces éléments essentiels, les équipes de secours ne peuvent réparer leurs véhicules ni accéder aux zones bombardées, où des dizaines de corps restent piégés sous les décombres. Le service appelle à l’aide : il supplie les organisations humanitaires et la communauté internationale d’intervenir de toute urgence pour acheminer le matériel nécessaire, avant qu’il ne soit totalement trop tard. Ce dimanche, de nouveaux bombardements israéliens ont frappé différentes régions de la bande de Ghaza, tuant et blessant de nombreux civils. À Deir al-Balah (centre), un drone a visé un groupe de citoyens dans le quartier de al-Bassa, provoquant plusieurs victimes. Dans le nord, un tir d’artillerie a tué un enfant et grièvement blessé un autre à l’est du camp de Jabalia, dans la zone de ‘Azbat ‘Abd Rabbo. À Khan Younès, au sud, un père et son fils ont péri dans une frappe autour des tours de Tayba, tandis qu’un autre enfant a été tué par une frappe visant une moto dans le quartier côtier de al-Mawasi. Des victimes ont également été recensées à l’est du camp de Bureij, où le corps d’un martyr a été retrouvé après un raid aérien israélien mené la veille.Les hôpitaux sont débordés. Le personnel médical affirme que de nombreuses victimes gisent encore sous les gravats, inaccessibles faute de moyens logistiques. Les ambulances et les unités de secours, elles-mêmes ciblées ou immobilisées, ne peuvent porter assistance aux survivants. Malgré les appels désespérés des professionnels de santé et des humanitaires, l’étau du blocus et la brutalité des frappes israéliennes réduisent à néant les capacités de réponse. La communauté internationale est appelée à ne plus détourner les yeux.
M. Seghilani